Cognac : les exportateurs espèrent une « conclusion positive » avec la Chine
AFP le 12/06/2025 à 16:14
Les exportateurs français d'alcool espèrent une « conclusion positive » prochaine dans les discussions entre la France et la Chine, où cognac et armagnac font l'objet depuis l'automne de sanctions anti-dumping.
« Des discussions ont eu lieu sur le sujet de l’enquête antidumping ciblant le cognac et l’armagnac et nous en espérons une issue positive. Des accords pourraient être signés dans les prochaines heures », a indiqué le Bureau interprofessionnel du cognac (BNIC).
Sur la table des discussions figure la proposition d’un prix minimum de vente en Chine pour ces alcools, qui réduirait leur compétitivité mais serait quand même inférieur aux droits de douane envisagés par Pékin (30 à 39 %), a expliqué jeudi Gabriel Picard, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux de France (FEVS).
« C’est un engagement de prix minimum qui est en train d’être discuté entre la France et la Chine », a-t-il dit, en marge de la présentation d’un bilan de la filière des spiritueux en France.
« Donc, techniquement, on est d’accord. Cet engagement de prix minimum serait de l’ordre de 12 à 16 % de surcoût pour l’arrivée de nos produits sur le marché chinois », a-t-il développé.
La réouverture des duty free n’est pas certaine
Mais « il y a deux choses qui sont conditionnées à cette acceptation de l’accord, c’est d’abord le remboursement des cautions provisionnées (par les fabricants français, NDLR) depuis octobre 2024. Sur le principe, on comprend que les Chinois sont plutôt OK là dessus. Mais il y a un deuxième sujet qui est majeur, c’est la réouverture des duty free, et objectivement, à ce stade, nos amis chinois peinent à le confirmer », a-t-il précisé.
« Donc on attend, je l’espère, une conclusion positive dans les jours qui viennent », a encore dit Gabriel Picard, selon qui, pour autant, « ce ne serait sûrement pas la fin de l’histoire parce que (…) il reste quand même un climat politique tout à fait compliqué en Chine ».
Des mesures antidumping temporaires de Pékin imposent depuis l’automne aux importateurs de brandys européens (eaux-de-vie de vin, essentiellement du cognac) de déposer auprès des douanes chinoises une caution, en représailles à une procédure européenne visant les subventions d’État dont bénéficient les véhicules électriques fabriqués en Chine.
Pékin doit publier le 5 juillet les conclusions de son enquête anti-dumping. Selon Gabriel Picard, Chine et France débattent en bilatéral de ce sujet du prix minimum depuis plusieurs semaines.