Bruxelles se prépare à taxer les importations d’engrais russes
TNC le 16/05/2025 à 16:30
L’Union européenne s’apprête à imposer des droits de douane aux engrais russes et biélorusses. L’objectif : limiter les financements indirects de la guerre en Ukraine, réduire la dépendance de l’UE et soutenir sa production locale.
La commission du commerce international du Parlement européen vient d’approuver une proposition émise fin janvier par la Commission européenne : imposer des droits de douane sur de nouveaux produits agricoles et sur les engrais importés en UE depuis la Russie et la Biélorussie.
L’objectif est d’« empêcher la Russie d’utiliser le marché européen pour financer sa machine de guerre. (…) La proposition permettra également de relancer la production d’engrais dans l’UE, pénalisée par les importations russes à bas prix, tout en laissant aux agriculteurs le temps de s’adapter », a déclaré la rapporteure Inese Vaidere (PPE, Lettonie).
Concrètement, « afin de réduire la dépendance européenne », les députés de la commission du commerce international ont approuvé une hausse de 50 % des droits de douane sur des produits qui en étaient encore exemptés : sucre, vinaigre, farine, alimentation animale, notamment.
L’autre mesure phare du texte, c’est l’instauration d’un droit de douane de 6,5 % sur les engrais importés de Russie et de Biélorussie pour 2025 et 2026, assorti d’une taxe comprise entre 40 et 45 €/t dont le montant sera progressivement porté à 430 €/t d’ici à 2028.
Selon les données de la Commission européenne, les importations d’engrais azotés russes, « déjà élevées en 2023, ont fortement augmenté en 2024 », ce qui reflète « une situation de dépendance économique à l’égard de la Russie », pointe le Parlement dans un communiqué diffusé le 15 mai : « si rien n’est fait, cette situation pourrait (…) rendre l’UE vulnérable à d’éventuelles mesures coercitives de la part de la Russie ».
Selon la proposition, la Commission sera chargée de surveiller les hausses de prix qui pourraient nuire au marché intérieur de l’UE et à son secteur agricole, et adopter des mesures pour limiter leur impact.
Avant de pouvoir être appliqué, le texte devra encore être soumis au vote en plénière de l’ensemble des députés européens, lors de la session du jeudi 22 mai à Bruxelles.