Sans les marchés de bestiaux, les éleveurs perdent la main sur le prix de vente


TNC le 14/05/2025 à 05:12
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Les marchés de bestiaux constatent une contraction générale des apports, notamment sur la catégorie des gros bovins de boucherie et des veaux gras. (© David | AdobeStock)

En 2024, la FMBV a enregistré un retrait de 6 % des transactions réalisées sur les foirails, portant à 853 000 le nombre de bovins échangés sur les places de marché. Une baisse contenue dans un contexte de décapitalisation bovine, mais qui invite la fédération à rappeler l’importance des marchés de bestiaux pour la construction des cotations.

Entre décapitalisation bovine et contexte sanitaire, la disponibilité en bétail vif se contracte sur les foirails. En 2024, la Fédération des marchands de bétail vif (FMBV) a enregistré une baisse d’activité de l’ordre de 6 % sur les marchés. Un recul que l’association juge « raisonnable » au regard du contexte : la FMBV a déjà connu des années à plus de 10 % de baisse.

Si la contraction de l’offre est inévitable dans un contexte de baisse du cheptel national, la fédération alerte : « les marchés de bétail vif restent un maillon indispensable de l’économie agricole ». Sans marché, pas de cotation. Pour avoir un prix, les points de rencontre entre l’offre et la demande restent essentiels. C’est dans ce contexte que la FMBV dispose d’un partenariat avec FranceAgriMer pour la fourniture de cotations de bovins maigres sur 20 places de marché.

Sans marché de bestiaux, pas de prix de référence.

« La perte progressive et continue des apports sur les marchés peut à terme, pour les éleveurs, supprimer toute négociation de leur prix de vente », insiste la fédération. Cela impliquerait également un « renforcement du contrôle sur l’amont de la filière, avec un risque de monopole accru dans certaines zones ». En 2024, 14,2 % des gros bovins abattus sont passés par une place de marché. Ils étaient 16 % en 2022. « Sans marchés, plus de concurrence loyale. Les producteurs se retrouvent à la merci d’acheteurs trop peu nombreux, avec un rapport de force déséquilibré. »

Certaines catégories d’animaux sont plus touchées que d’autres, avec un recul marqué en gros bovins de boucherie, en retrait de 10 % sur 2024. « Le recul plus marqué dans cette catégorie indique un désengagement de la part des éleveurs envers les marchés, préférant négocier en direct », note la FMBV.

Les broutards affichent un retrait contenu autour de 6 %. « La part de broutards passant par les marchés reste stable, ce qui suggère que même en baisse, le marché physique conserve un rôle d’équilibrage et de référence », poursuit la fédération.

Les marchés au cadran ont la cote

« Pour la première fois, les marchés au cadran représentent 50,3 % au total et prennent une part plus importante que le gré à gré », indique la FMBV. Ils représentent 63 % des transactions en broutard et même 68 % des transactions de gros bovins maigres. Les petits veaux et gros bovins de boucherie restent quant à eux majoritairement échangés en gré à gré. Certaines places ont d’ailleurs choisi de passer à la criée. « Dans un contexte où les attentes sociétales, réglementaires et économiques évoluent sans cesse, nos marchés doivent s’adapter et garder une place importante pour la filière », explique Bruno Debray, président de la FMBV.