80 ans après leur création, près d’un agriculteur sur deux adhère à une Cuma
TNC le 12/05/2025 à 16:39
Lancées après la Seconde guerre mondiale, les Coopératives d’utilisation du matériel agricole, qui réunissent 182 000 agriculteurs, « maintiennent leur cap malgré les difficultés du machinisme ».
« Dans un contexte de forte baisse du nombre d’exploitations en France, la proportion de celles ayant recours à une Cuma se développe », annonce dans son bilan annuel le réseau FNCuma qui fédère 9 200 coopératives (sur les 10 374 que compte le pays) réunissant 182 000 agriculteurs. Avec une réussite économique certaine : le chiffre d’affaires de ces structures a augmenté de 3,4 % depuis deux ans.
Ce modèle, qui fête cette année ses 80 ans, attire par sa souplesse (une Cuma compte en moyenne 23 adhérents, avec un minimum de 4 quand certaines en regroupent plus de 100) et par sa capacité à tempérer la hausse des prix des machines.
La récolte, premier poste d’activité
« Malgré des taux d’intérêt triplés, les Cuma continuent de se développer, en restant fidèles à leur principe d’investir selon les besoins, pas selon les opportunités. Nos investissements n’ont ni suivi la flambée du marché, ni sa chute brutale », avance Jean-Claude Aubry, vice-président de la FNCuma en charge de l’agroéquipement.
47 % des Cuma ont ainsi investi en 2023 dans le renouvellement de leur matériel, pour un montant moyen de 127 000 €. Le total de ces dépenses grimpe à 540 M€, en hausse de 3 % en deux ans. « Une dynamique toujours nettement supérieure à la tendance française depuis 1990, avec une constance que peu d’acteurs agricoles peuvent revendiquer, illustrant ainsi la résilience et la pertinence de la mutualisation du matériel », souligne le réseau.
La mécanisation demeure l’activité principale des Cuma, avec en tête la récolte (pour 80 % d’entre elles), le travail du sol (76 %), le transport et la manutention (71 %), la fertilisation (66 %), les semis (61 %), la protection des cultures (41 %) et la traction (35 %).
Les hangars collectifs, un lieu de vie
En progression : 32 % des Cuma ont une activité de désherbage mécanique ou alternatif et 15 % proposent des matériels de semis direct. « Les investissements ne se limitent pas aux matériels. Les hangars collectifs, ateliers d’entretien ou plateformes de compostage, désormais présents dans près de 1 400 Cuma, deviennent des espaces de vie professionnelle, favorisant l’échange et la formation entre agriculteurs », met en avant la FNCuma.
Créées au sortir de la Seconde guerre mondiale, les Cuma fêteront leur « histoire collective » et leur anniversaire le 5 juin prochain lors de leur congrès national à Beaune (Côte-d’Or).