Les poissons d’aquaculture: un groupe d’espèces en cours de domestication
Innovations et machinisme le 15/03/2015 à 12:18
Cet article est un compte rendu issu des archives des séances hebdomadaires de l'Académie d'Agriculture de France du mercredi à 15h. Le sujet de la séance concernée était "La pisciculture, une production d'avenir ?".
L’agriculture mondiale repose aujourd’hui sur la . Parallèlement à leurs domestications, les plantes et les animaux domestiqués ont été introduits à travers la planète, si bien que l’ensemble de l’alimentation humaine repose maintenant sur cette infime fraction d’êtres vivants que l’homme a su maitriser puis progressivement modifier. En ce qui concerne l’élevage, par exemple, l’essentiel le bétail, le porc, la chèvre, le mouton et le cheval. A l’inverse, la chasse, soit la capture d’individus sauvages dans le milieu naturel, est-elle devenue négligeable pour la sécurité alimentaire mondiale.
Contrairement à l’agriculture, l’aquaculture, qui correspond à , est beaucoup plus récente. En effet, même si certains élevages de poissons d’eau douce (carpe commune, tilapia du Nil) datent d’il y a plus de 2500 ans, la production aquacole mondiale était encore négligeable au milieu du siècle dernier. A l’inverse, la pêche marine assurait plus de 80% des poissons consommés dans le monde en 1950.
Cependant, après un quintuplement des débarquements mondiaux entre 1950 et 1990, grâce à l’exploitation croissante de nouveaux stocks, . De plus, 80% des stocks mondiaux sont maintenant considérés comme pleinement exploités, surexploités ou en voie de reconstitution. Par conséquent, il est .
L’aquaculture apparaît donc comme la pour augmenter la disponibilité en produits aquatiques. Contrairement à la pêche, l’aquaculture est en pleine expansion au niveau mondial, notamment depuis le début des années 1980, et représente aujourd’hui près d’un produit aquatique sur deux consommés par les humains. Cependant, contrairement aux espèces terrestres, la plupart des espèces de poissons élevés aujourd’hui dépendent toujours d’apports du milieu sauvage car la totalité de leurs cycles de vie ne sont pas bouclés en captivité.
En d’autres termes, il n’y pas de dichotomie forte entre poissons élevés et sauvages, ce qui rend difficile de déterminer quand les captures finissent et quand l’élevage commence. pour mieux traduire cette diversité de stratégies de production : premiers essais d’élevage (niveau 1 ; n = 39 espèces), partie du cycle de vie bouclé en élevage mais il reste des points de blocages (niveau 2 ; n = 75), ensemble du cycle de vie bouclé en captivité avec des apports du milieu sauvage (niveau 3 ; n = 61), ensemble du cycle de vie bouclé en captivité sans apport du milieu sauvage (niveau 4 : n = 45), mise en place de programmes de sélection avec des objectifs précis (niveau 5 ; n = 30).
Cette nouvelle classification permet de et pourrait être couplée, entre autres, à l’analyse du cycle de vie (ACV) et du niveau trophique des espèces élevées, pour évaluer la pérennité des différents élevages.