Du malt pour le grand export à partir des orges françaises
Grandes cultures le 09/02/2015 à 07:19
La malterie fut la première activité de transformation créée par Michel Soufflet pour son groupe, aujourd’hui leader mondial de l'industrie du malt. L'outil situé sur le port de Rouen illustre bien le rayonnement du négoce. Stratégiquement situé, il produit et expédie vers le grand export.
Sur le port de Rouen, conscient de la position stratégique du site, Michel Soufflet construit une malterie en 1999, à proximité des silos de l’activité négoce et aujourd’hui du moulin. Stéphane Bernard, responsable production, rappelle que « ce fut la première activité de transformation créée par l’entreprise ». Grand bien lui en a pris, vu qu’aujourd’hui, le . « Une dimension cohérente, d’après le responsable, sur un marché très concentré. Les quatre premiers brasseurs mondiaux représentent 50 % des ventes de bière. »
La malterie de Rouen produit , appelé Pilsen, uniquement destiné à l’export. « La position stratégique du site fait que nous en expédions 260.000 t », explique Stéphane Bernard. Nous réceptionnons le malt d’autres usines du groupe. » Les lots constitués sont chargés sur les navires, de 5.000 à 21.000 t de capacité, vers le Havre qui distribue vers le Brésil, le Venezuela, le Japon.
L’orge travaillée à Rouen est issue aux trois quarts de l’activité Soufflet Agriculture. Il s’agit pour moitié de variétés à 6 rangs d’hiver et pour l’autre moitié de 2 rangs de printemps. La matière première arrive tous les jours par train, péniche ou camion. Le responsable détaille le processus de transformation de l’orge en malt. « Un cycle démarre avec un lot d’orge calibrée (taille du grain> 2,5 mm), à 13 % d’humidité. Elle subit une première période de trempe de 24h, qui consiste à lui faire subir une alternance de phases immergées et émergées, pour atteindre 33 %. Puis une deuxième trempe de 24h qui l’amène à 41 %.
L’orge passe ensuite dans le germoir. Disposée sur 1,30 m d’épaisseur et 28 m de diamètre, pendant cinq jours, avec une ventilation continue et un brassage des grains deux fois par jour qui déclenchent la germination. A l’issue de cette étape, j’obtiens un malt vert, à 43 % d’humidité, qui va passer au touraillage, pendant deux jours. Les grains germés, disposés en une couche d’1 m sur 32 m de diamètre, sont séchés. L’humidité descend alors à 4 %. En sortie, le malt, produit sec, stabilisé, peut se conserver plusieurs années. Le dégermage est la dernière opération nécessaire avant que l’utilisation en brasserie ne soit possible. Trente-deux cellules de 1.300 t servent au stockage du malt prêt à être expédié. »