FCO-3 : point sur la situation sanitaire des élevages bovins
TNC le 19/08/2024 à 16:30
Baisse de la production laitière, mortalité… Les raisons de redoubler de vigilance envers la FCO-3 sont nombreuses. Avec les conseils du GDS, retrouvez comment faire face en élevage bovin.
Comme son nom ne l’indique pas, la Fièvre catarrhale ovine touche également les bovins. Présente aux Pays-Bas depuis 2023 sous le sérotype 3, la récente incursion de la maladie dans le Nord de la France pousse à regarder d’un peu plus près les symptômes de cette maladie qui touche les vaches aussi.
Comment reconnaître la FCO ?
En plus d’avoir le même vecteur, la mouche culicoïde, MHE et FCO partagent les mêmes symptômes. « Il n’est pas possible de différencier cliniquement la FCO-3, la FCO-8 et la MHE chez les bovins », explique le GDS 85. Parmi les signes cliniques figurent la fièvre, les boiteries ou œdèmes sur les pattes, l’hypersalivation, les ulcères dans la bouche ou sur les naseaux, l’irritation du mufle ou des yeux, ainsi qu’un abattement, voire une baisse de la production laitière.
Sur les vaches gestantes, le passage transplacentaire peut être à l’origine de malformations.
Quel est l’impact de la maladie sur le cheptel bovin ?
Détecté aux Pays-Bas en septembre 2023, la Hollande bénéficie aujourd’hui d’un certain recul sur le sérotype 3.
Premier constat : la FCO-3 impacte la production laitière. Dans les fermes ayant déclaré des cas, une baisse de production de l’ordre d’1 kg par vache et par jour est enregistrée par rapport au niveau de production des années précédentes. « La baisse de la production laitière dure en moyenne neuf à dix semaines, après quoi elle revient lentement au niveau des années précédentes » détaille le GDS.
Côté mortalité, « dans les exploitations où un cas de FCO 3 a été signalé, la mortalité des bovins adultes était jusqu’à 3,5 fois plus élevée qu’à la même période les années précédentes ».
Que faire en cas de suspicion de FCO ?
En cas de doute, mieux vaut prévenir le vétérinaire. Il réalisera un prélèvement sanguin pour déterminer s’il s’agit ou non de la FCO. D’autant que l’Etat prend en charge la visite du professionnel, ainsi que l’analyse des prélèvements en laboratoire.
Comment éviter la propagation de la maladie ?
Un vaccin est disponible contre la FCO sérotype 3. Il permet de réduire les signes cliniques, avec des animaux moins malades et une mortalité plus faible, mais il ne permet pas d’empêcher la virémie. Cela veut dire que même vacciné, l’animal peut être infecté, et rester source de contamination pour les autres. Mais les vaccins « restent très importants pour limiter l’impact clinique et la mortalité » insiste le GDS. « Ils sont utilisés depuis plusieurs semaines notamment aux Pays-Bas où la situation s’est améliorée dans les élevages ayant vacciné par rapport à ce qui avait été observé l’année passée dans les élevages non vaccinés ».
Vaccination FCO 3 sur les laitières, taries, génisses pleines. Plus que les Charolaises mardi avec les brebis. Croisons les doigts que le vaccin soit efficace. Ce qui n empêche pas une bonne couverture en insecticide sur le dos. Courage à tous pour l arrivée de la vague. 💪👍 pic.twitter.com/U73cyVLjld
— Adrien R 🇨🇵🐑🐄🐇🌾🐮 (@ARuppanner) August 18, 2024
Le 12 août, les services de l’Etat ont lancé une campagne de vaccination gratuite dans les régions concernées par la zone réglementée. 5,3 millions de doses sont disponibles pour les bovins.
En complément de la vaccination, le respect des mesures de biosécurité est essentiel.
Les mouvements d’animaux sont-ils autorisés ?
Comme avec la MHE, l’arrivée de la FCO-3 entraîne un découpage du territoire. Une zone dite « régulée » est instaurée dans les 150 km entourant le foyer. Pour en sortir, les animaux doivent être désinsectisés 14 jours avant le transfert, et bénéficier d’un test PCR négatif. Les sorties vers l’abattoir restent autorisées sans désinsectisation.