Formation

Loi agricole : l’Assemblée nationale valide un nouveau diplôme Bac+3


AFP le 22/05/2024 à 19:50

L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la création d'un nouveau diplôme national Bac+3 de formation aux métiers agricoles, sous les protestations de la gauche qui critique un gadget voire un risque de « marchandisation de l'enseignement ».

Pour tenter d’attirer davantage de jeunes, le projet de loi agricole prévoit la création de ce diplôme national de premier cycle en « sciences et techniques de l’agronomie », accessible après trois ans d’études post-baccalauréat et associé à un niveau licence. Il pourrait être proposé conjointement par des établissements publics d’enseignement supérieur et des établissements d’enseignement technique agricole « publics ou privés ».

Ce diplôme, voté par 49 voix contre 29 en première lecture, était intitulé initialement « Bachelor Agro », mais des députés y voyaient un anglicisme malvenu, même si le débat pourrait se poursuivre sur ce point au Sénat.

La députée LR et ancienne enseignante de lettres Annie Genevard a relevé en souriant que « bachelor » vient du « moyen breton bacheler » et que « ce terme plaît aux jeunes, alors que » « ce qu’on cherche quand même c’est attirer des jeunes » vers les professions agricoles.

Dans le camp présidentiel, le député Renaissance Bertrand Sorre explique vouloir avec ce diplôme « accompagner la montée en qualification du monde agricole ».

La gauche a critiqué la mesure, surtout LFI qui y voit un dispositif favorable au secteur privé pour faire « concurrence à l’enseignement public agricole », alors que « les licences professionnelles ont besoin de visibilité ».

 « J’ai déjà entendu parler du Bachelor, mais pour une émission de téléréalité, certainement pas dans le cadre de l’enseignement supérieur agricole public », a lancé l’insoumise Aurélie Trouvé.

Le RN a déploré une mesure de « communication » qui risque de « faire de l’ombre au brevet de technicien supérieur agricole », le BTSA, un Bac+2.

Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a assuré que le nouveau diplôme répondait à des « besoins », alors que « les effectifs en BTSA diminuent du fait d’un manque d’attractivité du diplôme ».

Interpellé par le député du Lot Aurélien Pradié (LR), le ministre a par ailleurs promis une « mission d’expertise » et un accompagnement du vignoble de Cahors, décimé par un épisode de gel.

Sur un autre volet, Marc Fesneau s’était dit prêt la veille au soir à réintégrer dans la loi des objectifs chiffrés sur la part de surfaces cultivées en agriculture bio, alors que la gauche dénonce leur effacement lors d’un précédent amendement.

 « Il faut regarder à quel endroit et comment » réintroduire ces objectifs, a-t-il dit, « sinon », ce sera durant la « navette » avec le Sénat.