Pêche, une Blanc Bleu baraquée en lice pour la vente bouchère du SIA
TNC le 23/02/2024 à 17:05
Clément Adriansen présente Pêche, une vache Blanc Bleu tout en muscles qui se prépare à défiler pour la vente bouchère de la race au Salon de l’agriculture 2024.
A quelques heures du lancement du Salon International de l’Agriculture 2024, Clément Adriansen est sur le pont. Pêche, une vache Blanc Bleu de cinq ans, s’apprête à défiler pour la vente bouchère Label Rouge organisée par la race. Au programme, douche, shampoing, et surtout leçon de prestance, pour apprendre à cette bouchère d’un peu moins d’une tonne, à défiler avec élégance. Et pour cause, Pêche a tout pour plaire… Elle arbore fièrement la culotte emblématique de la race avec une souplesse de cuir qui aura su séduire le maquignon.
A cheval entre la compétition de culturisme et le concours de miss, le challenge opposera quatre Blanc Bleu jeudi 29 février en fin de matinée. Une fois le classement révélé, les acheteurs dégaineront le carnet de chèque pour ces animaux d’exception. Seule particularité : « ça n’est pas une vente aux enchères » explique Clément. Pour l’éleveur, l’affaire est déjà dans la poche. Le maquignon, venu sélectionner la vache sur la ferme, s’engage à l’acheter. « C’est une manière de valoriser un partenariat de longue date » résume le jeune éleveur. « Ils nous prennent tous nos animaux, dont une bonne partie en Label Rouge. Alors on ne va pas les priver des meilleurs ».
Entre 10 et 15 €/kg carcasse
Seul le prix reste à discuter. Mais sur ce point, l’acheteur préfère entretenir le suspense ! « Tout dépendra des vaches qu’il y aura en face », sourit Frédéric Durez, commercial chez Pruvost-Leroy. Il se murmure toutefois qu’à ce niveau de finition, des offres entre les 10 et 15 €/kg carcasse se dessinent. « C’est un coup de pouce » apprécie Olivier, le père de Clément. « Généralement les Blanc Bleu sont valorisées dans les 7 €/kg carcasse ». D’autant qu’emmener une vache à Paris a un coût. Compter plus de 1 000 € pour avoir le privilège de fouler le ring.
Mais si le chevilleur se permet ce genre de coup d’éclat, c’est aussi parce qu’il dispose d’un débouché pour la vache. « Ça n’est pas tout de faire monter les prix, encore faut-il savoir l’écouler » commente Frédéric. Le grossiste a donc trouvé deux bouchers intéressés. « Le but est de valoriser des partenaires investis dans la filière Label Rouge, et d’en faire profiter plusieurs artisans car ce sont des animaux qui ont un coût ». L’animal sera donc disponible après le Sia 2024 dans la boucherie La Brocherie à Quesnoy-sur-Deûle (59), ainsi que chez Lecomte père et fils, à Lille (59).
Les formes ont la cote
« La Blanc Bleu reste appréciée des bouchers » poursuit Frédéric. Avec un rendement carcasse dépassant facilement les 80 % et une viande assez maigre, la race propose un produit qui correspond bien aux attentes des consommateurs des Hauts-de-France. « Le Salon, c’est aussi une manière de faire de la pub pour une race parfois malmenée » poursuit le commercial. Point d’hormones de croissances ni de produits dopants, la Blanc Bleu doit ses formes généreuses à des décennies de sélection autour du gène culard. « C’est important de le rappeler, car la race est parfois décriée à tort » conclut Sébastien Desert, président de l’OS, qui compte sur le Sia 2024 pour orienter les projecteurs sur les formes impressionnantes de la race bouchère.