GNR

Cinq conseils pour réduire sa consommation de carburant


TNC le 14/12/2023 à 05:28
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À plus d'1,20 €/l, le coût du GNR pèse lourdement sur les charges d'exploitation. (© Stéphane Leitenberger - AdobeStock)

Avec un prix moyen TTC du GNR qui n’est jamais redescendu sous les 1,10 €/l en 2023, contre un tarif toujours inférieur à 1 €/l jusqu’en octobre 2021, faire attention à sa consommation de carburant devient de plus en plus indispensable.

Au 8 décembre 2023, le prix moyen TTC du Gazole non routier est de 1,2128 € le litre, selon le ministère de l’écologie. Un tarif au litre dans la moyenne de ces derniers mois, mais qui reste nettement supérieur à celui observé avant le 8 octobre 2021, date à laquelle il a franchi l’euro symbolique.

La consommation de GNR représentant généralement « entre 20 et 25 % de l’énergie totale utilisée sur l’exploitation », selon les chambres d’agriculture, le contexte inflationniste et la fin programmée de la détaxation du GNR justifie plus que jamais de faire attention, et de rappeler les quelques pistes pour limiter sa consommation. Des pistes qui sont aujourd’hui bien référencées et chiffrées, notamment par les fédérations des Cuma et les chambres d’agriculture.

1. Le poids, critère de choix du tracteur

« La consommation de carburant doit déjà être une préoccupation dès l’achat du tracteur », rappelle Jean-Marc Roussel, conseiller machinisme à la FRCuma de Bretagne.

Il s’agit bien de choisir la puissance de tracteur la mieux adaptée à ses besoins, en fonction des outils et des travaux qui seront confiés à l’engin. « Si on n’utilise pas la bonne puissance par rapport à l’outil, on va rapidement surconsommer. »

Le poids du tracteur est aussi un critère de choix important. Plus le tracteur est lourd, plus il consommera de carburant. « Quand vous achetez un vélo, le poids est un critère important. Pour un tracteur, il doit l’être aussi ! » Pour une même puissance nominale, ce poids peut ainsi varier de plusieurs centaines de kilos entre deux modèles de marques différentes.

« Un tracteur, on peut toujours l’alourdir si les travaux et les conditions l’exigent. Mais on ne pourra jamais l’alléger », rappelle le spécialiste. À l’inverse, laisser les masses à l’avant alors que les conditions sont sèches et que les travaux envisagés ne les exigent pas, « c’est une surconsommation de 5 % en moyenne ».

Et, selon lui, l’impact du poids du tracteur sur la consommation est encore plus criant quand l’agriculteur fait beaucoup d’heures sur la route.

2. Économiser, c’est (bien) gonflé !

Outre le poids du tracteur, ajuster le gonflage des pneus est aussi source d’économie de carburant. Au champ, la pression des pneus doit être adaptée aux conditions pédoclimatiques. « Quand un agriculteur cherche à optimiser la capacité de traction de son tracteur, son premier réflexe est souvent de lui ajouter des masses. Mais si on ajuste la pression des pneumatiques, en se référant au tableau de gonflage du constructeur, on peut significativement gagner en capacité de traction avant même d’alourdir le tracteur. »

3. Le télégonflage, un investissement source d’économie

Une pression des pneus toujours bien adaptée peut générer jusqu’à 11 % d’économie, selon la chambre régionale d’agriculture du Centre-Val-de-Loire. Mais en pratique, il n’est pas toujours évident d’adapter constamment la pression à l’usage qu’on fait du tracteur. « Le télégonflage coûte quelques milliers d’euros, mais il peut s’avérer rentable sur le long terme, surtout quand on travaille régulièrement en conditions humides », explique Jean-Marc Roussel.

4. L’écoconduite, en tracteur aussi

Sur route, l’écoconduite n’est pas seulement réservée aux voitures. « Plus on anticipe sur la route, plus on économise ». Selon la chambre régionale d’agriculture du Centre-Val-de-Loire, l’écoconduite peut générer 5 % d’économie en moyenne. Et une conduite souple, mesurée sur un chantier de chargement de fumier et à débit de chantier équivalent, peut faire gagner plus de 40 % de carburant par rapport à une conduite agressive !

5. Le banc d’essai pour parfaitement maîtriser son tracteur

Et pour s’assurer de conduire son tracteur en consommant le moins possible, rien de mieux que de passer l’engin sur le banc d’essai. « Grâce au banc d’essai, vous aurez la réelle courbe de puissance de votre tracteur, et vous pourrez ainsi utiliser son couple optimum. »

Au-delà des choix de matériels et de leur bonne utilisation pour limiter de surconsommer, c’est l’ensemble de la stratégie d’exploitation qui conditionne le poids de la consommation de carburant dans les comptes de l’exploitation.