Marché pétrolier

Comment expliquer la baisse du prix du baril ?


Politique et syndicats le 05/11/2014 à 18:57
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Le cours du baril de pétrole a reculé de 30 % depuis la mi-juin. Cette tendance s’explique par une inadéquation croissante entre l’offre et la demande mondiales de pétrole.

Selon Antoine Liagre, d’Offre et demande agricole, la conjonction de plusieurs facteurs indépendants explique le repli des cours du pétrole au cours de ces derniers mois. Il a diminué de 30 % depuis près de six mois, passant de 100/110 $ le baril à 80 $ environ selon la qualité Brent.

Contacté, Philippe Chalmin, professeur à l’université Paris Dauphine, estime toutefois qu’il sera difficile d’imaginer un prix du baril durablement inférieur à ce seuil. Sinon, l’extraction d’hydrocarbures de schiste aux Etats-Unis ne serait plus rentable. Ce pays est dorénavant excédentaire en hydrocarbures de schiste et tient à le rester. Il a même levé le 15 octobre dernier les interdictions des exportations. Il appartient donc à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de réduire sa production aujourd’hui supérieure à son mandat officiel. Or l’Arabie Saoudite fait régulièrement des offres en proposant un prix du baril inférieur au marché.

Autres facteurs contribuant à détendre le marché pétrolier : les conflits russo-ukrainien et libyen. Le premier ne prend pas l’envergure crainte ces derniers mois. Il a retardé en fait le repli des cours du pétrole devenu inéluctable. Quant au second, il faut signaler le retour de la Lybie sur le marché pétrolier sitôt les problèmes tribaux réglés.

Enfin, la croissance économique de l’Union européenne est faible et celle de la Chine perd de la vigueur. Ceci dit, le prix du pétrole ne conditionne pas à lui seul le bouquet d’énergies consommées.

Des politiques fiscales appliquées dans différents pays tels que les Etats-Unis et le Brésil, producteurs de bioéthanol et de biodiesel, ne permettent pas toujours aux consommateurs de profiter de l’énergie la plus avantageuse, les taux d’incorporation de biocarburants étant imposés. Mais elles garantissent l’activité des filières de biocarburants issues de la transformation de maïs et de cannes à sucre.