Grippe aviaire en France : du premier cas à la vaccination
AFP le 28/11/2023 à 12:15
Rappel des dates marquantes de la grippe aviaire en France, du premier cas en 2006 à la campagne de vaccination de l'automne 2023 et au premier foyer de la saison, annoncé mardi dans un élevage du Morbihan.
2006 : premier épisode
Un premier cas d’infection par le virus H5N1 de la grippe aviaire (influenza aviaire) est confirmé en France sur un canard sauvage trouvé mort dans l’Ain le 18 février 2006.
Ce virus inquiète car il peut se transmettre à l’homme après contacts directs et prolongés avec des volailles. Le 23 février, la présence du H5N1 est confirmée dans un élevage de 11 000 dindes dans ce même département.
2015-2016: le Sud-Ouest frappé
Après la découverte d’un foyer de grippe aviaire H5N1 dans une basse-cour en Dordogne en novembre 2015, des restrictions pour le transport et l’exportation de volailles sont imposées.
De nouveaux foyers sont découverts dans le Sud-Ouest. Le 14 janvier 2016, le ministère de l’Agriculture décrète le gel de la production dans les élevages du Sud-Ouest pour éradiquer la maladie. Un système de « vide sanitaire » est mis en place, à savoir une période de plusieurs semaines sans aucune volaille dans les élevages, avant la reprise de l’activité.
2016-2017 : souche H5N8
Fin novembre 2016, un cas de grippe aviaire de la souche H5N8, hautement pathogène pour les volatiles, mais non transmissible à l’homme, est confirmé chez des canards sauvages dans le Pas-de-Calais.
Quelques jours plus tard, des foyers sont détectés dans des élevages du Sud-Ouest. Le 4 janvier 2017, le gouvernement décide l’abattage de centaines de milliers de canards élevés en plein air dans 150 communes du Sud-Ouest.
Le 21 février, il annonce l’abattage de 360 000 canards d’élevage dans les Landes. Cette mesure d’abattage préventif est étendue à 700 communes du Sud-Ouest. Elle est suivie au printemps d’une période de « vide sanitaire ».
2020/2021 : tache d’huile dans le Sud-Ouest
Une alerte est lancée à l’automne 2020 en raison du passage d’oiseaux migrateurs potentiellement porteurs du virus H5N8. Le 8 décembre, un premier élevage de canards dans les Landes est touché par ce virus.
Malgré les abattages systématiques, l’épidémie fait tache d’huile, touchant au total 15 départements, principalement dans le Sud-Ouest, ce qui oblige à l’abattage de 3,5 millions de volailles.
2021/2022 : ampleur inédite
En septembre 2021, des cas sont détectés dans des basses-cours des Ardennes et de l’Aisne. Le 5 novembre, le confinement est ordonné pour tout élevage de volailles en France métropolitaine pour éviter la contamination par les oiseaux migrateurs.
Après un premier foyer de virus H5N1 dans un élevage de canards du Gers à la mi-décembre, l’épidémie se propage rapidement dans le Sud-Ouest puis s’étend début 2022 à des élevages de l’ouest de la France.
La situation oblige à un plan massif d’abattage : entre fin novembre 2021 et mi-mai 2022, 22 millions de volailles sont euthanasiées dans 1.378 élevages infectés.
2022/23 : maladie endémique
La grippe aviaire est devenue « endémique » en France, alertent des professionnels. Elle réapparaît en septembre et octobre 2022, dans l’Ouest et le Sud-Ouest, obligeant à une nouvelle campagne d’abattage.
Alors que l’épidémie fait rage dans l’Ouest de la France, le gouvernement décide fin 2022 la mise en place d’une campagne de vaccination, à l’automne 2023, pour relancer la filière.
En 2022-2023, 10 millions de volailles sont abattues dans 402 élevages infectés.
Automne 2023 : vaccination et premier cas
Début octobre, la France devient le premier pays européen à vacciner ses canards d’élevage contre la grippe aviaire : 64 millions de palmipèdes, répartis dans 2 700 élevages, sont concernés.
L’espoir est de ralentir la fréquence des épidémies et de limiter le coût économique énorme entraîné par la politique d’abattage systématique.
Le premier foyer de la saison est détecté dans un élevage de dindes du Morbihan et plusieurs cas d’oiseaux infectés sont annoncés mardi par le ministère de l’Agriculture qui relève à « modéré » le niveau de risque.