Un collectif dénonce la baisse de plusieurs aides Pac
TNC le 23/10/2023 à 10:30
Plusieurs associations de la profession agricole ont mené une action symbolique devant la préfecture des Landes pour dénoncer la révision à la baisse du montant de certaines aides Pac, jugée pénalisante pour les agriculteurs engagés dans la transition écologique.
LeModef des Landes, l’association landaise pour la promotion de l’agriculture durable (Alpad), la Confédération paysanne, l’Adear et Agrobio 40 ont dénoncé la décision du gouvernement de baisser le montant de certaines aides Pac, en déversant de la paille devant l’entrée de la préfecture des Landes, également recouverte de banderoles portant leurs revendications, le 18 octobre 2023. Selon ces organisations, ces mesures contredisent les annonces de l’État en faveur de la transition écologique et fragilisent l’agriculture biologique.
Dénonciation de baisses générales des aides Pac
« 45,46 euros/ha au lieu 60 euros/ha pour le premier niveau 62,05 euros/ha au lieu de 80 euros/ha pour le deuxième niveau (pratiques ou certification HVE) et 92,05 euros/ha au lieu de 110 euros/ha pour le niveau supérieur (Agriculture biologique) : tels sont les montants qui seront versés au titre de l’écorégime pour l’année 2023. Une baisse de 17 à 24 % par rapport aux montants annoncés par l’État dans son Plan stratégique national ! Pour les agriculteurs, dont une partie des revenus dépend des subventions, cela représente une perte sèche inacceptable, qui plus est dans le contexte actuel », martèle le collectif.
À cela s’ajoute la diminution du montant de l’aide complémentaire pour les jeunes agriculteurs dont le montant est désormais fixé à 3 100 euros au lieu de 4 469 euros comme prévu dans le Plan stratégique national (PSN). Les aides animales sont également concernées par ce « rabotage » avec un montant de l’aide ovine qui passe de 21 à 19 euros. L’aide caprine baisse de 15 à 14,40 euros, tandis que l’aide bovine s’élève désormais à 98 euros par UGB et 54 euros pour le niveau de base contre 105 et 56 euros annoncés.
Le collectif dénonçait en outre, l’insuffisance des budgets alloués aux Mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC). Le montant de l’enveloppe prévue par le gouvernement s’élève à 115 millions d’euros, largement en deçà du montant des demandes atteignant 340 millions d’euros.
Un appel à l’État du respect de ses engagements
La justification du gouvernement fondé sur un succès des écorégimes « obligeant à diluer l’enveloppe fixe annuelle de 1,684 milliard d’euros » n’a pas convaincu le mouvement, soulignant que l’abaissement des critères autorise à 80 % des exploitations des grandes cultures conventionnelles de bénéficier de l’un des deux premiers niveaux de l’écorégime en conservant leurs pratiques, « situation est inacceptable puisque les MAEC s’avèrent un outil essentiel pour soutenir l’élevage, préserver les prairies et accompagner les agriculteurs engagés dans des pratiques plus vertueuses ».
« En rabotant la quasi-totalité des aides promises, l’État choisit d’abandonner à leur sort les agriculteurs engagés par conviction dans la transition écologique, tout en préservant ceux qui, par intérêt personnel, ralentissent ce processus pourtant indispensable à notre avenir. Le Modef des Landes, la Confédération paysanne des Landes, l’Alpad, l’Adear et Agrobio 40, s’insurgent contre cet abandon et ce double discours. Tous exigent une politique agricole à la hauteur des enjeux environnementaux et climatiques actuels et appellent l’État à respecter ses engagements ».