Bassines du Marais poitevin

Pas de dialogue possible sans moratoire, répètent les opposants


AFP le 07/07/2023 à 11:40

Bassines Non Merci, collectif d'opposants aux projets de réserves d'eau dans les Deux-Sèvres, a salué la volonté du comité de bassin Loire-Bretagne de renouer le dialogue, mais a posé comme préalable un moratoire sur les travaux en cours.

Pour sortir de la crise, trois mois après les violents affrontements de Sainte-Soline, l’instance qui regroupe usagers, élus et représentants de l’Etat a voté mardi à la quasi-unanimité une motion pour notamment « favoriser la reprise du dialogue » et aboutir à un « pacte de gouvernance territorial, pour une gestion publique transparente ».

« Bassines Non Merci salue la démarche entamée par la mission d’écoute auprès des acteurs des bassins de la Sèvre Niortaise et du Mignon », écrit dans un communiqué envoyé dans la nuit de jeudi à vendredi le collectif, fer de lance des manifestations contre ce projet de 16 réserves d’eau dédiées à l’irrigation agricole. Il juge néanmoins « que les conditions du dialogue ne sont actuellement pas du tout réunies » et exige « avant toute chose un arrêt immédiat des chantiers en cours ». Une seule des 16 réserves est déjà opérationnelle et les travaux à Sainte-Soline devraient permettre le remplissage d’une deuxième bassine l’hiver prochain.

« Sans cet indispensable signal préalable d’apaisement, aucune piste concrète de sortie ne nous semble envisageable », ajoute Bassines Non Merci, qui dénonce la « répression » et la « criminalisation féroces » subies par les opposants aux réserves.

Sept personnes, dont des membres du collectif, seront jugées en septembre pour l’organisation des rassemblements interdits à Sainte-Soline en octobre et mars derniers.

Le mois dernier, un homme a été condamné à dix mois de prison et écroué pour des violences contre des gendarmes commises lors de la manifestation de mars, qui avait fait 200 blessés parmi les manifestants, selon les organisateurs. Quatre autres hommes seront jugés pour des faits similaires fin juillet.

Une délégation du comité de bassin prévoit de rencontrer l’ensemble des acteurs du dossier et un bureau d’étude indépendant doit évaluer « les engagements pris » par les porteurs du projet dans l’accord signé en 2018 avec les services de l’État, qui prévoyait des engagements collectifs des agriculteurs irrigants en faveur de pratiques plus vertueuses.

Le comité de bassin propose désormais que ces engagements soient « individuels et collectifs » et demande une meilleure prises en compte « des conséquences du dérèglement climatique (évaporation de l’eau dans les retenues, besoin des milieux, régime des eaux…) ». Les conclusions de cette feuille de route sont attendues début décembre.