Sorgho ensilage

Introduire du sorgho Bmr dans les rations des bovins viande


Élevages bovins lait et viande le 27/10/2014 à 17:49
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L’ajout d’ensilage de sorgho dans les rations des jeunes bovins à l’engraissement ou des vaches allaitantes apporte de la cellulose digestible riche en énergie, bénéfique aux performances de croissance des taurillons et génisses, voire de fertilité des mères.

Depuis l’ajustement de l’équation de prédiction des valeurs UF des sorghos ensilage par Arvalis en 2013, la richesse énergétique de ce fourrage n’est plus à démontrer. « Le sorgho sucrier à nervure centrale brune, dit « bmr » est moins riche en lignine, et donc très digestible. C’est une bonne source d’énergie sans amidon, qui peut s’apparenter à un ensilage d’herbe jeune préfanée », indique Alexis Ferard de la ferme expérimentale Arvalis de La Jaillière (44). Une ration qui mélange pour moitié des ensilages de maïs et de sorgho Bmr affiche 0,85 Ufv, 65 g de Pdin et 76 g de Pdie par kilo de MS, soit une richesse en énergie et en azote supérieure à une ration 100 % ensilage de maïs.

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D’après les essais d’Arvalis-Institut du végétal, le Gmq sur la période d’engraissement est élevé, avec plus de 1.600 g/J. L’introduction d’ensilage de sorgho grain dans la ration pénalise légérement l’indice de consommation (IC = 6,35 kgMS/kg de poids vif). Tandis que le mélange d’ensilage maïs / sorgho Bmr est très bien valorisé, avec un indice de consommation « carcasse » faible, mesuré à 9,7 kgMS/kg gain de poids de carcasse.

« Associer 50 % de sorgho bmr et 50 % de maïs fourrage dans la ration permet de bâtir une ration sécurisée, très digestible, qui allie deux fourrages très complémentaires sur le plan nutritionnel », assure Alexis Ferard d’Arvalis-Institut du végétal. « L’indice de consommation, de l’ordre de 6 kgMS ingérée par kg de poids vif produit est très satisfaisant. »

Jean-Pierre Chevalier, conseiller bovin viande à la Chambre d’agriculture de la Drôme, a incité plusieurs éleveurs allaitants à mener des essais d’ensilage de sorgho : « le sorgho sucrier s’est montré très efficace pour améliorer la cyclicité et les notes d’état de vaches limousines suitées qui avaient du mal à revenir en chaleur après un vêlage en fin d’automne (voir diaporama). Le sorgho Bmr s’est aussi montré performant pour la finition de vaches charolaises de réforme qui ont pris un Gmq de 1.940 g/j avec un tiers de sorgho Bmr dans la ration. »

En taurillons charolais de 445 à 620 kg, avec ¼ de sorgho Bmr dans la ration, 31 % de foin de luzerne et 35 % de céréales broyées, le Gmq atteignait 1.750 g/j. Dans un essai en veaux sous la mère (0 à 270 jours), Jean-Pierre Chavelier a calculé un gain de 75 €/veau, grâce à un Gmq de 1.148 g/j pour 360 kilos au sevrage.

« L’ensilage de sorgho augmente légèrement l’ingestion et s’avère assez positif pour le développement du squelette et du muscle, remarque-t-il. Ce fourrage permet une croissance suffisamment soutenue des génisses allaitantes pour envisager un vêlage à deux ans. Dans la Drôme, de nombreux éleveurs font désormais une dizaine d’hectares de sorgho mono-coupe dans les terres où ils ne pourraient pas semer un maïs, ou bien après une céréale immature. »