Etats-Unis

Les surfaces dédiées au soja en nette baisse, les prix s’envolent New York


AFP le 30/06/2023 à 22:55

Les surfaces dédiées au soja devraient s'afficher en nette baisse aux Etats-Unis cette année, selon des estimations publiées vendredi par le ministère américain de l'Agriculture (USDA), une information qui a propulsé le cours de l'oléagineux vers le haut.

Selon l’USDA, quelque 33,8 millions d’hectares devraient être consacrés au soja aux Etats-Unis, soit 4,5% de moins que l’an dernier. L’écart est aussi marqué avec les intentions des agriculteurs annoncées en mars, qui annonçaient 35,4 millions d’hectares.

Les analystes s’attendaient à un chiffre équivalent à celui de mars, selon un consensus établi par l’agence Reuters.

Les cours du soja ont brutalement réagi à cette publication. A la Bourse de Chicago (CME), le contrat de référence sur le soja américain était en hausse de quasiment 5 %, au plus haut depuis dix mois.

Les fermiers « ont simplement planté plus de maïs, et moins de soja », a commenté Jon Scheve, de Superior Feed Ingredients.

« J’ai un fermier qui m’a posé la même question », a poursuivi l’analyste. « Je lui ai dit: vous devriez le savoir, vous n’avez planté que du maïs cette année. » L’USDA estime ainsi à 38,1 millions d’hectares les surfaces occupées par le maïs cette année, en hausse de 6,2 % par rapport à 2022 et très au-dessus des intentions de semis publiées en mars, qui s’affichaient à 37,2 millions d’hectares.

Pour Jon Scheve, nombre d’agriculteurs ont parié davantage sur le grain jaune que sur la légumineuse en espérant en tirer de meilleurs prix. Mais depuis fin mai, l’écart de prix au boisseau entre les deux cultures a grimpé de plus de 40 % en faveur du soja.

Vendredi, le cours du contrat de référence du maïs américain perdait près de 3 %, au plus bas depuis plus d’un mois. Le maïs pâtit notamment de récoltes record au Brésil, troisième producteur mondial, d’une révision en hausse de la production attendue en Ukraine et de conditions météos un peu moins défavorables aux Etats-Unis. « Le maïs va probablement rester sous forte pression à la baisse », a prédit Jon Scheve.