Accéder au contenu principal
Académie d'Agriculture de France

L’identification ovine et caprine


Académie d'Agriculture de France le 27/03/2023 à 16:43

(©GettyImages)

La réglementation : historique, importance et objectifs

La loi sur l’élevage de 1966 s’est donnée pour objectif d’améliorer la qualité et les conditions d’exploitation des cheptels bovins et porcins, mais aussi ovins et caprins. Elle a instauré une obligation d’identification des ovins et caprins impliqués dans les programmes collectifs d’amélioration génétique, avec une numérotation unique nationale.

Le premier dispositif national, de 1996, connaîtra une évolution profonde et progressive dès 2005.

Le règlement européen du 9 juillet 2005 fait de l’identification une obligation réglementaire applicable à tous les ovins et caprins ; cette identification est soumise à des règles bien précises à respecter pour permettre une libre circulation des animaux.

La mise en place de l’identification-traçabilité des ovins et caprins est confiée aux chambres d agriculture départementales via les Établissements départementaux de l’élevage (EdE)

À partir du 1 er juillet 2010, les détenteurs d’ovins et caprins ont eu l obligation d’identifier tous les animaux de leur cheptel nés entre le 9 juillet 2005 et le 30 juin 2010, d’abord avec des boucles conventionnelles, puis, à partir de 2010, avec des boucles conventionnelles et électroniques.

L’ identification et la traçabilité concerne tous les détenteurs, professionnels ou non, quel que soit le nombre d’animaux et quel que soit leur utilisation (production avec vente ou non, élevage de loisir , etc.). L’objectif est aussi d’éradiquer certaines maladies contagieuses en permettant de connaître chaque animal, son détenteur, son lieu de vie, tous ses contacts avec d’autres animaux et ainsi d’agir efficacement pour la prophylaxie préventive ou sanitaire et la sécurité alimentaire.

L’importance des cheptels concernés : au 1 er janvier 2021, l’identification généralisée (ovins et caprins) et la traçabilité concernent 82 469 détenteurs dont 72 % sont détenteurs d ovins, 18 % de caprins et 10 % des deux espèces. On recense 6 518 211 animaux reproducteurs .


Près de la moitié des détenteurs (46 %) possède moins de 10 reproducteurs et regroupe seulement 2,5 % des animaux (on retrouve beaucoup de « tondeuses à gazon » chez des non agriculteurs); un peu moins du tiers des détenteurs (29 %) entretient 91 % du cheptel dans des élevages de plus de 50 animaux ; une structure très différente de l élevage bovin.

Les étapes de l’identification ovine et caprine

L’identification distingue chaque animal par un numéro unique lié à l’exploitation de naissance. Ce numéro le suivra tout au long de sa vie et de ses déplacements depuis son lieu de naissance jusqu’ à sa disparition finale.

Associée à des enregistrements sur un registre d’élevage, ainsi que sur des documents de circulation et notification, l’identification unique et permanente assure le suivi des animaux et garantit leur traçabilité.

Quand et qui identifier ?

Animaux nés dans l’exploitation à partir de 2010 : ceux ci doivent être identifiés par l’éleveur avant l âge de 6 mois, de préférence au plus près de leur naissance et avant toute sortie de l’exploitation, avec des boucles (ou repères) agréés par l’EdE. L’éleveur pose une boucle à chaque oreille, l’une devant être obligatoirement électronique (pour les caprins, une bague au paturon peut remplacer la boucle électronique à l’oreille).

Dérogation : pour les agneaux de boucherie abattus avant l’âge de 12 mois, une seule boucle électronique suffit. Pour les chevreaux destinés à un abattage avant l’âge de 4 mois, il suffit de poser une boucle à durée de vie courte, non électronique.

Animaux identifiés entre 2005 et 2010 : Les animaux portant deux boucles conventionnelles doivent en porter une électronique avant toute sortie, apposée à côté de la boucle de l’oreille gauche et portant le même numéro.
Pour les caprins, la bague de paturon électronique peut remplacer une boucle d’oreille. Les boucles électroniques sont à commander à l EdE.
En cas de sortie urgente, on peut surboucler l oreille gauche avec une boucle électronique (provenant de la réserve de l’élevage) portant un autre numéro, et on indique la correspondance sur le registre d’élevage.
Une réglementation particulière existe pour les animaux nés en dehors de l’exploitation.

Quelle correspondance entre la boucle conventionnelle et la boucle électronique ?


Le numéro électronique correspond au numéro visuel, avec un 0 devant pour respecter le standard à 12chiffres ; le code pays FR est remplacé pour la France par un code numérique 250. Le numéro se lit à une distance de 20 cm avec un lecteur portable, et jusqu’ à 60 cm avec un lecteur fixe.

Comment déclarer tous les mouvements d’animaux ?


Chaque entrée et chaque sortie doivent être déclarées dans un délai maximum de 7 jours, directement par le détenteur à l’EdE par courrier, fax ou web ), avec le formulaire dédié, ou après délégation par le détenteur à un opérateur commercial habilité (mais le détenteur reste responsable des déclarations de mouvements).

Comment tenir le registre d’élevage ?

Le registre d’élevage doit être tenu à jour avec indication

  • de la liste des numéros de boucles de première identification livrées,
  • de la date de pose,
  • du tableau de rebouclage
  • du recensement annuel des reproducteurs de plus de 6 mois présents au 1 er janvier et ceci par type de production, lait ou viande,
  • des jeunes nés en cours d’année civile précédente cas particulier des ateliers d’engraissement.

Le recensement est à déclarer à l EdE, à sa demande, chaque année avant le 31 mars.
Le registre d’élevage doit être conservé par le détenteur pendant 5 ans, et doit contenir tous les documents relatifs à l’identification et aux mouvements des animaux.

Le système d’identification pérenne national des ovins et des caprins complète la loi sur l’élevage de 1966. Étendu à toute l’Union européenne, il apporte une grande fiabilité quant à la traçabilité des animaux. La rigueur de tous les opérateurs impliqués, notamment l’éleveur en début de chaîne, et la sécurisation des moyens mis en œuvre sont les gages de cette traçabilité.

Académie d’agriculture de France

Pour approfondir le sujet consultez aussi