GNR : entre pénurie et hausse des prix, l’inquiétude grandit
TNC le 13/10/2022 à 19:04
En plein travaux de récoltes et de semis, les difficultés d'approvisionnement en carburant sont une source de stress supplémentaire pour les agriculteurs, qui n'ont pas tous de quoi mener leurs chantiers à terme. À cela s'ajoute des prix du GNR qui s'envolent, en plus des autres intrants déjà en forte hausse... Une situation tendue comme le prouvent vos partages sur les réseaux sociaux et vos réponses au sondage réalisé par Terre-net sur Facebook.
Alors que les files de voiture s’allongent dans les stations-services, les agriculteurs aussi peinent à s’approvisionner en GNR.
En pleine période de semis et de récoltes des betteraves, maïs grain et pommes de terre, c’est un stress supplémentaire comme en témoignent Antoine Thibault, Alexandre Gourdain ou encore Brice Veaulin sur Twitter :
Bon je fais le malin mais il me reste à peine 200 litres dans la cuve à gasoil et je ne sais pas quand je serai réapprovisionné.
La grève en plein pic de travaux c’est quand même un petit stress (bon super collègue a été livré et je peux lui en emprunter #solidarité ??)
— Antoine Thibault (@AgriSkippy) October 11, 2022
#penuriecarburant obligé de faire 30 km pour trouver 800 litres de GNR afin de récolter le maïs grain et terminer le semis du blé ??????. En attendant une livraison en fin de semaine ???????? pic.twitter.com/P0Uefzre8L
— Alexandre Gourdain (@alexgourdain76) October 11, 2022
Le choix des travaux entre récolte et semis !
Cette période est crucial pour l’agriculture ! Il n’y a pas de bouton pause avec la nature !
L’année dernière c’était le problème de gaz qui bloqué les chantiers cette année le gnr demain ! #fragtw#agriculture#penuriedecarburantpic.twitter.com/Xu5kd5UhB3— VEAULIN brice???????? (@Veaulin1) October 13, 2022
Pour en savoir plus sur la situation dans les exploitations, nous avons demandé aux lecteurs de Terre-net, via un sondage réalisé sur Facebook entre le 11 et le 13 octobre, quel était leur stock de GNR.
Une majorité déclare en avoir assez pour finir les travaux de récolte et de semis d’automne. Certains comme Olivier ou Alexandre s’avouent chanceux d’avoir fait le plein avant la crise. Michel indique que son fournisseur l’avait prévenu du risque de pénurie et l’avait incité à remplir la cuve.
D’autres sont dans une situation plus tendue. Aurélien, Mathieu et Adrien sont à sec. Adrien a reçu l’aide de son voisin qui l’a dépanné pour continuer ses travaux des champs. Simon subit lui aussi la pénurie et n’a pour le moment aucune date de livraison à l’horizon…
Idem pour Thomas, agriculteur dans la Marne, qui indique sur sa page Facebook être en pénurie de GNR sur sa ferme : « pas de livraison possible avant 10 jours tandis qu’il nous reste 1 ou 2 jours de stock avec des opérations malheureusement consommatrices comme du labour avant semis d’orge d’hiver ! »
Benoît Piétrement, président du conseil spécialisé Grandes cultures de FranceAgriMer, et également agriculteur dans la Marne, est revenu sur ce problème d’approvisionnement le 12 octobre dernier : « L’impact sur les semis est pour l’instant limité, des systèmes d’entraide se mettent en place entre ceux qui ont du carburant et ceux qui en manquent, c’est par exemple le cas dans mon département. Ça permettra de tenir quelques jours, car au niveau des livraisons, rien ne se décante. Sur les chaînes logistiques, c’est très tendu. Je pense aux zones où on fait de la betterave, de la luzerne : on a besoin de carburant ! J’ai entendu qu’une usine de déshydratation allait arrêter la 5e coupe de luzerne. Si la situation s’arrange, il faudra plusieurs jours pour revenir à la normale. Tout le monde est très inquiet. »
Des syndicats aux positions différentes
Face à cette situation, la FNSEA, par la voix d’Hervé Lapie, secrétaire adjoint, a appelé les préfets à débloquer en urgence des stocks stratégiques pour l’agriculture :
« La pénurie de #carburant menace tte production alimentaire depuis 15 jours. Ns demandons aux préfets le déblocage en urgence des #stocks stratégiques pr fournir l’#agriculture ! On ne peut pas mettre en grève la #nature ! » Hervé Lapie
Action syndicale @GroupeFDSEA51 le 11.10 ! pic.twitter.com/zeutgMlXSW— La FNSEA (@FNSEA) October 10, 2022
France Grandes Cultures et la Coordination Rurale Hauts-de-France ont demandé également de « rendre les agriculteurs prioritaires dans l’accès aux ressources en gasoil et GNR, afin d’éviter tout rationnement et prévenir tout risque de pertes de récoltes ou de rendements ».
À l’inverse, la Confédération paysanne indique soutenir les grévistes :
Nous soutenons les grévistes et nous opposons aux réquisitions de salariés qui bafouent le droit de grève. Les profiteurs sont du côté des actionnaires pas des salariés !
Les #superprofits doivent servir la transition sociale et écologique.@Ecolo_Socialehttps://t.co/jO0OZeMsK2— Conf’ Paysanne (@ConfPaysanne) October 11, 2022
Des prix qui flambent
L’inquiétude des agriculteurs est d’autant plus grande que les prix du GNR s’envolent. Au 13 octobre, le prix du GNR en France s’élève à 1,861 € TTC selon le site fioulreduc.com. C’est une hausse de 22 % depuis le 21 septembre ou il était à 1,528 € :

Et chez vous, quelle est la situation ? Comment vous organisez-vous ? Laissez-nous un commentaire !
Et vous les #FrAgTw vous êtes plutôt laquelle en ce moment ? pic.twitter.com/B6dyzwbXUN
— Frédéric Legros (@CroixChamaillot) October 11, 2022