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Laits infantiles Modilac

Une « affaire Lactalis bis », selon une association


AFP le 26/02/2019 à 16:50

L'association créée après la contamination de lait pour nourrissons Lactalis a dénoncé mardi une « affaire Lactalis bis », un mois après le retrait de produits infantiles fabriqués en Espagne par un autre groupe et également contaminés par une salmonelle.

« Les similitudes sont incroyables. Cela montre que c’est un problème systémique, et pas celui d’une seule marque », a déclaré le président de l’association des familles victimes du lait contaminé (AFVLCS), Quentin Guillemain, lors d’une conférence de presse.

Le 24 janvier, la société Sodilac a rappelé 400 000 boîtes de produits infantiles fabriqués dans une usine du nord de l’Espagne, dont des laits de la marque Modilac. Un rappel décidé après le signalement en France de cas de salmonelloses chez des nourrissons qui avaient consommé certains de ces produits.

Les salmonelloses, qui provoquent des vomissements et des diarrhées et peuvent être graves chez les nourrissons, sont provoquées par des bactéries, les salmonelles. La salmonelle en cause dans le cas de l’usine espagnole est Salmonella Poona. Selon un point publié le 19 février par l’agence sanitaire Santé publique France, 26 nourrissons en France ont été atteints d’une salmonellose à Salmonella Poona entre août 2018 et janvier. 12 ont dû être hospitalisés.

« Tous les enfants vont mieux ou sont guéris », a indiqué l’agence sanitaire, selon laquelle tous avaient consommé des laits en poudre Modilac fabriqués dans l’usine espagnole. « Les résultats de l’investigation suggèrent fortement que les laits Modilac expert Riz 1er âge, Modilac Riz 2e âge et Modilac Riz 2e âge Anti régurgitation sont à l’origine de ces infections », selon Santé publique France. Ces produits ne sont pas fabriqués à partir de lait animal mais de protéines de riz, pour les enfants intolérants au lactose.

Selon Santé publique France, des laits infantiles fabriqués dans cette même usine espagnole avaient déjà provoqué une épidémie de salmonellose chez des nourrissons en Espagne en 2010-11. « Nous avons l’impression qu’on recommence l’histoire » Lactalis, a commenté Quentin Guillemain, selon qui « la réglementation européenne n’est pas suffisante ». « Tant que rien ne sera fait sur la production et le contrôle des laits infantiles, nous aurons d’autres affaires du même type », a poursuivi Quentin. Guillemain, par ailleurs porte-parole de Génération écologie, le mouvement de l’ancienne ministre Delphine Batho.

Selon l’avocate de l’AFVLCS, Jade Dousselin, 20 familles vont déposer plainte contre Sodilac pour « blessures involontaires et mise en danger de la vie d’autrui » au pôle santé publique du tribunal de grande instance de Paris. Au lendemain du retrait des produits de Sodilac, Lactalis avait rappelé « par précaution » des lots de lait infantile Picot AR fabriqués par le même fournisseur en Espagne.

Le géant laitier est au centre d’un scandale sanitaire depuis 2017 après la découverte de salmonelles dans du lait maternisé produit dans son usine de Craon, en Mayenne. Selon les autorités sanitaires, 38 bébés sont tombés malades après avoir bu du lait contaminé. Une information judiciaire contre x est en cours.