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Vote du Ceta

Un « désaveu » des normes de qualité européennes selon les syndicats agricoles


AFP le 24/07/2019 à 15:01

Les principaux syndicats agricoles français ont déploré sans surprise, mardi, la ratification de l'accord UE-Canada (Ceta) par l'Assemblée nationale, dénonçant la « disparition de l'élevage français » et plus largement des normes de qualité de production européennes.

« Le gouvernement et sa majorité, pour partie indécise, ont décidé de désavouer les standards de qualité européens », a déploré la FNSEA, premier syndicat agricole français, dans un communiqué. Par son vote, l’Assemblée nationale autorise « l’importation dans l’Union européenne, à droits de douane nuls, de 65 000 tonnes de viande bovine, de 80 000 tonnes de viande porcine mais aussi de contingents importants de sucre et d’éthanol en provenance du Canada, produits selon des standards moins-disants », a ajouté le syndicat.

Le Canada, « aux côtés d’une quinzaine de pays dont le Brésil, critique au sein de l’OMC les normes européennes trop strictes et tente de les contrer », affirme la FNSEA. Elle estime que le Canada, une fois le Ceta ratifié, « pourra ainsi saisir le tribunal d’arbitrage pour faire valoir ses intérêts vers des normes moins contraignantes ». « Ce sont les standards sanitaires, environnementaux et de qualité française et européenne, demandés chaque jour à nos agriculteurs, (…) qui sont désavoués par ce vote », conclut la FNSEA, qui fustige l’importation d’animaux « nourris aux farines animales » et s’en remet désormais au Sénat.

La Coordination rurale, pour sa part, estime dans un communiqué séparé que, par ce vote, les députés « actent la disparition de l’élevage français ». Les élus du Parlement remettent en cause, selon ce syndicat, « tous les efforts d’adaptation que les éleveurs ont réalisés depuis des décennies pour fournir aux consommateurs une viande saine et produite dans le respect des règles environnementales les plus strictes et du bien-être animal ». « Il y a quelques mois seulement, ces mêmes députés adoptaient pourtant (une) loi (…) qui interdit l’importation de denrées agricoles ou alimentaires ne respectant pas les exigences de la réglementation européenne », conclut la Coordination rurale, qui dénonce un « manque cruel de cohérence ».