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Stockage de l'eau pour l'irrigation

Un campement de « résistance » à des projets de retenue d’eau


AFP le 02/07/2019 à 07:35
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Des dizaines de militants ont commencé lundi à se relayer à Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres) pour assurer un tour de garde dans un campement de « résistance » à des projets controversés de retenues d'eau, appelées « bassines », ont annoncé lundi les organisateurs.

Le collectif « Bassines Non Merci », qui regroupe une trentaine d’associations, a mis en place pendant le week-end un « campement de résistance et de surveillance » (CRS), baptisé Mauz’zad, s’opposant à un projet près de cette commune jouxtant le parc naturel régional du Marais poitevin. Il fait partie de 16 projets de « bassines » à usage de stockage d’eau pour irrigation agricole, qui cristallisent les tensions dans la région depuis des années : 13 dans les Deux-Sèvres, 2 en Charente-Maritime et 1 dans la Vienne.

L’État et les chambres d’agriculture souhaitent les creuser en trois tranches de travaux et si possible dans les trois prochaines années. Ces projets « confortent un modèle d’agriculture dont on ne veut plus », a indiqué à l’AFP le député européen EELV Benoît Biteau, agriculteur bio en Charente-Maritime. « On lance un appel à tous ceux qui viennent en vacances par ici pour qu’ils s’installent chez nous, sur un terrain privé d’où il sera dur de nous déloger », a ajouté Jean-Jacques Guillet, porte-parole du collectif.

Dans ce campement où une tour de guet symbolique a été construite, « on leur propose de faire de la surveillance d’éventuels débuts de travaux », a ajouté le porte-parole qui annonce « d’autres CRS » à venir.

Pour le parti écologiste EELV qui défend la mobilisation locale, « ces réserves d’eau géantes, de 10 hectares en moyenne, remplies en hiver en pompant principalement dans les nappes souterraines, pour irriguer en été des cultures intensives (en particulier maïs) et financées sur fonds publics, sont un non-sens écologique à l’heure où le partage de l’eau se fait toujours plus sensible », selon un communiqué. « Ces projets menacent l’accès à l’eau potable et augurent d’un gaspillage dramatique de ressources et de terres pour favoriser les bénéfices de quelques uns », ajoute le texte.

Environ 200 projets de ces « bassines » sont en cours d’élaboration dans les quatre départements de l’ancien Poitou-Charentes.