Un an ferme requis à Paris contre l’ex-directeur de l’entreprise Spanghero
AFP le 13/02/2019 à 09:45
Le parquet de Paris a requis mardi trois ans de prison, dont deux avec sursis, à l'encontre de l'ancien directeur de l'entreprise de fabrication de viandes Spanghero, jugé avec trois autres prévenus dans le principal volet du scandale de la viande de cheval vendue pour du bœuf qui avait éclaté en Europe en 2013.
Poursuivi pour escroquerie en bande organisée et tromperies, Jacques Poujol est notamment soupçonné d’avoir vendu entre 2012 et 2013 plus de 500 tonnes de cheval comme étant du bœuf au fabricant de plats préparés Tavola, dans une entente frauduleuse avec un négociant néerlandais, Johannes Fasen.
Contre Johannes Fasen, « grand organisateur de la fraude », quatre ans de prison avec mandat d’arrêt ont été requis. Le parquet a aussi demandé leur interdiction définitive d’exercer dans la viande en France et, pour Jacques Poujol, la confiscation de plus de 870 000 euros.
Dans cette affaire, « l’une des plus importantes fraudes alimentaires de ces dernières années », « la traçabilité a été méticuleusement torpillée » dans des entrepôts néerlandais puis en France chez Spanghero, a fustigé la procureure. Pour la représentante de l’accusation, les prévenus de ce dossier « ont organisé de concert » la fraude dans laquelle Jacques Poujol et Johannes Fasen avaient un intérêt économique « tout particulier ».
Selon le parquet, le négociant en viandes Johannes Fasen achetait du cheval roumain ou canadien, ensuite dépouillé de ses étiquettes dans les frigos néerlandais de son bras droit Hendricus Windmeijer. La viande partait ensuite pour l’ex-entreprise Spanghero à Castelnaudary (Aude), sans plus aucune mention explicite de l’espèce « cheval » ou de la provenance canadienne – synonyme de cheval – d’une partie de la marchandise.
Chez Spanghero, Jacques Poujol et le directeur de l’usine Patrice Monguillon « brouillaient encore plus la traçabilité », selon la magistrate, en apposant des étiquettes laissant croire que la viande était transformée sur place. Elle était enfin expédiée à Tavola étiquetée comme du bœuf, plus cher que le cheval.
Jacques Poujol et Johannes Fasen réfutent chacun les accusations et se renvoient la faute. Mais pour l’accusation, la marge « tout à fait exceptionnelle » qu’ils ont réalisée « sur le dos de Tavola » constitue « quasiment la signature de l’escroquerie ».
La procureure a requis 18 mois avec sursis contre Hendricus Windmeijer et deux ans avec sursis et 10 000 euros d’amende contre Patrice Monguillon. Selon la magistrate, il n’est pas certain que les prévenus aient réalisé « les effets catastrophiques qu’ils ont engendrés en chaîne » pour le secteur des plats cuisinés et la filière viande. Fin du procès mercredi.
#viandecheval « vous avez à juger une des plus importantes fraudes de ces dernières années. Une fraude à la tracabilité torpillée par les prévenus. Premiers mots de la procureure dans son réquisitoire
— France3Languedoc (@F3Languedoc) 12 février 2019
#viandecheval Johannes Fasen ( trader néerlandais ) est le grand organisateur de la fraude . Il met ce qu’il veut sur les étiquettes… ou rien sur l’origine et la nature de la viande sauf le code douanier ( procureure )
— France3Languedoc (@F3Languedoc) 12 février 2019
#viandecheval c’est une escroquerie en bande organisée basée sur une mécanique huilée et fluide entre Breda aux Pays-Bas et Castelnaudary Fasen trouve la viande, en fait disparaître l’origine, Monguillon et Poujol brouillent encore la traçabilité à Castelnaudary ( procureure )
— France3Languedoc (@F3Languedoc) 12 février 2019
#viandecheval La procureure demande au tribunal de déclarer les prévenus coupables des infractions reprochées
— France3Languedoc (@F3Languedoc) 12 février 2019
#viandecheval Un an ferme requis contre Jacques Poujol, 4 ans ferme et mandat de dépôt requis contre Johannes Fasen, deux ans avec sursis contre Patrice Monguillon et 10 000 euros d’amende et 18 mois avec sursis requis contre Hendricus Windmeijer
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