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Distribution

Système U demande une réforme des négociations commerciales annuelles


AFP le 13/03/2023 à 15:50

Le président de Système U a appelé lundi le gouvernement à réformer le système des négociations commerciales annuelles, dans un contexte inflationniste tendu, et souhaite que distributeurs et industriels négocient « tout au long de l'année ».

Dans une tribune publiée sur le réseau LinkedIn, Dominique Schelcher estime que la discussion doit « être permanente entre producteurs et commerçants pour prendre en compte l’évolution du prix des matières premières ». 

Pour tenter d’éteindre l’incendie de l’inflation, le gouvernement avait annoncé début mars un « trimestre anti-inflation » ainsi qu’un chèque alimentaire qui devrait voir le jour cette année.

En échange de cet accord, les distributeurs ont obtenu de Bercy que les négociations commerciales avec les fournisseurs de l’agro-industrie, qui se sont achevées le 1er mars, soient relancées en juin, un rendez-vous « trop lointain » pour M. Schelcher.

Ces négociations ont abouti à une hausse moyenne de quelque 10 % des prix payés par les supermarchés aux industriels pour tenir compte de la hausse de leurs coûts de production (énergie, transports, matières premières, emballages…), selon les deux camps.

« Je formule cette proposition alors qu’une fausse bonne idée circule actuellement : la suppression (…) du SRP +10 », ajoute le président de Système U. Cet encadrement du « seuil de revente à perte » a été adopté dans le cadre de la loi Egalim 1 qui était censée protéger le revenu des agriculteurs et qui oblige les supermarchés à garder une marge de 10 % sur les produits alimentaires. Loin de « réduire l’inflation », la suppression du SRP + 10 reviendrait « à revenir en arrière sur une victoire (…) : la progression du revenu agricole de + 16 % selon l’Insee en 2022 après une hausse de + 11 % en 2021 », assure M. Schelcher.

Trois associations de consommateurs – L’UFC-Que Choisir, Familles Rurales et Consommation Logement Cadre de Vie (CLCV) – avaient demandé début mars la suspension de cette disposition légale.

Selon des travaux d’évaluation parlementaires, la mesure « ne semble avoir que très partiellement atteint son objectif » d’accroître la rémunération des producteurs agricoles. Dans un rapport d’information sur les négociations commerciales et l’inflation, la commission des Affaires économiques du Sénat estimait le coût de la mesure, pour les consommateurs, à 600 millions d’euros.

Cette disposition est entrée en vigueur à titre « expérimental » jusqu’au 15 avril, mais une proposition de loi votée en première lecture à l’Assemblée nationale et au Sénat (celle du député Renaissance Frédéric Descrozaille) prévoit de la reconduire.