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Matières premières

Records battus pour le platine, le nickel et le sucre


AFP le 23/01/2021 à 08:45

Le prix de l'once de platine a progressé cette semaine, bondissant même jeudi à son plus haut niveau depuis près de quatre ans et demi, à 1 154,91 dollars.

« Nous pensons que le platine est (le métal précieux) avec le plus de potentiel cette année », estime Georgette Boele, analyste chez ABN Amro. Selon elle, le métal parfois utilisé comme un substitut à l’or profitera de la reprise de la croissance chinoise et donc d’une demande de bijouterie accrue. Le platine est également utilisé pour concevoir des catalyseurs de moteurs, et bénéficiera de régulations accrues sur les émissions, juge l’analyste. Le bond momentané des cours jeudi n’a cependant pas duré, et le platine s’échangeait pour 1 107,60 dollars l’once vers 16h50 GMT (17h50 à Paris), contre 1 075,24 dollars le vendredi précédent à la clôture.

« Le timing du bond des cours était surprenant », explique Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank, qui estime que les prévisions plus optimistes sur la production en Afrique du Sud, premier producteur mondial, devraient conduire à un marché plus équilibré.

Le nickel au top

Le nickel a connu une semaine comparable au platine, s’appréciant sur la semaine et touchant jeudi un niveau de prix plus vu depuis septembre 2019, à 18 515,00 dollars la tonne. Le marché du « métal du diable » a beau être excédentaire, « les craintes sur les approvisionnements en provenance des Philippines, de Nouvelle-Calédonie et d’Indonésie » jouent en sa faveur, rapporte le CyclOpe, ouvrage de référence annuel sur l’ensemble des marchés des matières premières publié mercredi.

La production a pourtant dépassé la demande apparente de 53 600 tonnes de janvier à novembre 2020, selon les derniers chiffres du Bureau mondial des statistiques sur les métaux (WBMS) publiés mercredi. Mais les perspectives de croissance des véhicules électriques, dont certaines technologies de batteries utilisent du nickel, restent un facteur important de soutien pour les prix.

Sur le London Metal Exchange (LME), la tonne de nickel pour livraison dans trois mois s’échangeait à 18 265,00 dollars vendredi à 16h50 GMT (17H50 à Paris), contre 18 007,00 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Sucre recherché

Les cours du sucre continuaient leur début d’année en fanfare, le contrat le plus échangé à Londres retrouvant lundi un prix plus vu depuis mai 2017. La référence londonienne a ainsi atteint lundi 468,70 dollars la tonne. Jeudi, le contrat américain avait touché un prix plus vu depuis avril 2017, à 16,75 cents la livre.

« Les cours du sucre connaissent une hausse plutôt surprenante depuis décembre, alimentée par des achats spéculatifs et des prix du pétrole en hausse », ont expliqué les analystes de Rabobank, qui mettent également en avant les conditions météorologiques peu favorables au Brésil, premier producteur mondial.

Les deux cours de référence de l’or noir, le Brent et le WTI, évoluaient cette semaine à des niveaux comparables à ceux de fin février dernier, avant les premiers gros chocs provoqués par la pandémie de Covid-19. Un prix du pétrole en hausse encourage la transformation de la canne à sucre en éthanol, qui devient plus compétitive face à l’or noir, et réduit donc l’offre de sucre sur le marché. « La plupart des observateurs prévoient maintenant un déficit sur le marché du sucre pour la saison 2020/21 en cours », a complété Michaela Helbing-Kuhl, de Commerzbank.

À Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 444,30 dollars vers 16h50 GMT (1750 à Paris), contre 461,70 dollars le vendredi précédent à la clôture. À New York, la livre de sucre brut pour livraison au même mois valait dans le même temps 15,88 cents, contre 16,45 cents sept jours auparavant.