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Coproduits sucriers

Producteurs d’agroéthanol : pas de problème de disponibilité pour la levure


AFP le 10/06/2020 à 19:15

Il n'y a « aucun problème de disponibilité » de coproduits du sucre pour les fabricants de levure, contrairement à ce qu'affirment ces derniers, ont estimé mercredi les producteurs d'agroéthanol, accusés de détourner ces substrats vers l'énergie.

La chambre syndicale française de la levure (CSFL) avait alerté en début de semaine « sur les difficultés qu’elle rencontrait depuis plusieurs mois en matière d’approvisionnement en coproduits sucriers, indispensables à la fabrication de la levure ».

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Une affirmation réfutée par les producteurs d’agroéthanol : « il n’y a aucun problème de disponibilité de mélasse et autres substrats sucrés en France », ont-ils déclaré mercredi dans un communiqué. « Les sucriers français livrent régulièrement les volumes demandés par l’industrie de la levure et les autres industries de la fermentation, comme ils l’ont toujours fait », ont-ils ajouté, affirmant que la production d’éthanol était inchangée depuis plus de dix ans et avait surtout été redirigée des marchés d’exportation vers le marché intérieur, grâce à l’augmentation des ventes de superéthanol-E85.

« Dans le cadre des négociations commerciales, la demande des levuriers est, en fait, d’obtenir, pour les mélasses et autres substrats sucrés, des prix très bas, comparables à ceux qui se pratiqueraient en Russie ou en Chine où les standards de production et environnementaux ne sont pas les mêmes qu’en Europe », ont ajouté les producteurs d’agroéthanol. « Cela conduirait à devoir payer les betteraves très en dessous des prix de revient des agriculteurs français, ce qui serait évidemment inacceptable », ont-ils poursuivi.

Évoquant la fin des quotas sucriers en octobre 2017, et la chute de la demande de bioéthanol ces derniers mois, en lien avec la pandémie et la mise à l’arrêt pendant de longues semaines de l’économie mondiale, la filière a pointé du doigt « la menace des importations de surplus américains et brésiliens », estimant que les levuriers « se trompaient de combat ».

Les dernières lois de finance ont « mis un coup d’accélérateur » pour inciter à l’incorporation de certains de ces coproduits du sucre dans l’agroéthanol, avait indiqué à l’AFP la CSFL, qui craignait, après 2020, un nouveau doublement de ce seuil en 2021. Une crainte à laquelle les fabricants d’agroéthanol n’ont pas réagi.