Accéder au contenu principal
Vœux de la FNSEA

Pour la FNSEA, 2021 doit être « l’année du rebond »


TNC le 06/01/2021 à 11:36
fiches_clambert

À l’occasion de ses vœux à la presse, le 5 janvier, la présidente de la FNSEA est revenue sur les enseignements de l’année 2020 qui, malgré les difficultés, a permis plusieurs avancées dans le secteur agricole, et souhaité qu’un certain nombre d’attentes se concrétisent en 2021, comme sur la souveraineté alimentaire, le stockage de l’eau, ou encore l’application de la loi Égalim.

Pour la FNSEA, 2021 doit être « l’année du rebond », celui des idées et positions qui ont notamment été avancées au cours de l’année passée et que le syndicat attend désormais de voir se concrétiser. Car si la crise, en particulier lors du premier confinement, a mis en lumière l’importance de l’alimentation et de la souveraineté alimentaire, le secteur agricole a besoin d’une volonté politique pour accompagner la dynamique de transition, a rappelé Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, lors de ses vœux à la presse, organisés en visioconférence le 5 janvier.

Faire respecter les EGA dans les négociations commerciales

« Le rebond de l’ambition sera plus facile si nous arrivons à donner corps aux États généraux de l’alimentation » et aux outils de la loi, explique-t-elle, précisant que le retour de valeur au producteur est bien là, mais seulement dans certaines filières (lait, porc).  

Ce point est d’autant plus crucial qu’aujourd’hui, les négociations font état de demandes de déflation allant jusqu’à 4 % de la part des distributeurs, « alors que les industriels ont besoin de 4 points de plus pour assumer l’augmentation des coûts de la matière première et de la revalorisation aux producteurs », ajoute Christiane Lambert. Une situation d’autant plus injustifiée que les grandes surfaces « ont eu une année plus faste » en 2020, conséquence de la fermeture de certains canaux de distribution pendant le premier confinement.

Phytosanitaires

Le rebond doit aussi être celui du « bon sens », estime Christiane Lambert, évoquant les phytosanitaires. Et si la réintroduction des néonicotinoïdes a constitué un véritable soulagement pour la filière betteravière en 2020, d’autres filières pourraient néanmoins subir les mêmes déboires, notamment en cas d’interdiction du Phosmet (utilisé pour le colza ou les cerises). « Si on perd ce produit, on ne pourra pas faire le plan protéines comme nous le souhaitons », déplore la présidente de la FNSEA. 

Cette dernière se réjouit également du report de l’annonce du plan pollinisateur, « qui était très zoomé phytos », quand le syndicat porte de son côté un plan prenant en compte quatre volets : alimentation des abeilles, volet sanitaire, effets du changement climatique sur les colonies d’abeilles, et phytosanitaires, « qui ont leur part, mais pas toute la responsabilité ».

« L’agriculture ne veut pas subir les critiques et être l’accusée numéro un du changement climatique », rappelle par ailleurs Christiane Lambert, alors que la FNSEA a voté le 10 septembre un rapport d’orientation sur l’adaptation de l’agriculture au changement climatique. « Ces transitions, nous allons les amplifier encore plus si nous avons la reconnaissance de la société », explique-t-elle.

Dans cet état d’esprit, la FNSEA souhaite ainsi densifier ses relations avec les associations en 2021. Le syndicat souhaite par ailleurs travailler avec les maires ruraux, et mettre en place une plateforme de propositions pour la ruralité, dans la perspective des élections régionales et présidentielle à venir. Un projet qui pourrait être présenté lors du congrès de Niort, prévu fin mars, si la pandémie ne marque pas, elle, de rebond…