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Embargo russe

Perte d’un milliard d’euros en 5 ans pour l’agroalimentaire italien


AFP le 06/08/2019 à 14:20

L'embargo décidé par Moscou en représailles aux sanctions européennes liées à la crise en Ukraine a entraîné, en cinq ans, un manque à gagner de plus d'un milliard d'euros pour l'agroalimentaire italien, a indiqué mardi le principal syndicat agricole de la péninsule.

La Coldiretti a publié ce chiffre à l’occasion du cinquième anniversaire de ce blocage, décidé par le président russe Vladimir Poutine le 7 août 2014 et prolongé fin juin jusqu’à la fin 2020. Cet embargo sur les produits alimentaires occidentaux fut décrété en représailles de sanctions décidées par les Américains et les Européens contre Moscou pour son rôle dans la crise ukrainienne. Il interdit d’entrée sur le territoire russe une importante liste de produits agroalimentaires provenant de l’Union européenne, de la Norvège, des Etats-Unis, du Canada et de l’Australie.

A cause de cet embargo, les exportations vers la Russie d’un certain nombre de produits italiens, comme le parmesan, le jambon, les pommes, sont tombées à zéro. « Ceci représente un coût insoutenable pour l’Italie et l’Union européenne et il est important de reprendre la voie du dialogue », a plaidé le président de la Coldiretti, Ettore Prandini, cité dans le communiqué.

Aux pertes directes s’ajoutent celles indirectes, en termes d’image, « en raison de la diffusion sur le marché russe de produits d’imitation n’ayant rien à voir avec le « Made in Italy » », a déploré le syndicat agricole, en citant des produits baptisés « Casa Italia » ou « Buona Italia ».

La Coldiretti souligne que le faux « Made in Italy » ne vient pas seulement de Russie, mais aussi de pays non touchés par l’embargo, comme la Suisse, la Biélorussie, l’Argentine ou le Brésil.

Malgré l’embargo, les exportations du secteur agroalimentaire italien vers la Russie ont crû de 7 % en 2018, atteignant 561 millions d’euros, grâce aux produits non touchés par le blocage, comme le vin, les pâtes, les tomates, le tabac et l’huile.

Elles restent néanmoins bien inférieures à 2013, l’année ayant précédé l’embargo, où elles avaient atteint 705 millions d’euros.