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Fonds de garantie Inaf

Paris et l’Europe s’allient pour financer la montée en gamme de l’agriculture française


AFP le 05/12/2019 à 12:03

Un fonds de garantie a été créé par Paris et l'Europe pour financer des projets « durables et responsables » et la montée en gamme de l'agriculture française à hauteur de 1,1 milliard d'euros, a annoncé mercredi le ministre français de l'agriculture Didier Guillaume.

« L’Inaf (Initiative nationale pour l’agriculture française) est un dispositif de garantie alliant des ressources nationales à hauteur de 54 millions d’euros et du Fonds européen d’investissement (FEI) pour 45 millions d’euros », a expliqué Pier Luigi Gilibert, directeur général du FEI, dont l’actionnaire majoritaire est la Banque européenne d’investissement (BEI).

Première alliance de ce type entre un gouvernement national et le FEI pour le secteur de l’agriculture, cette initiative permettra aux banques, au cas où elles ne seraient pas remboursées, de se retourner vers la Banque européenne d’investissement, qui compensera le cas échéant, a-t-on précisé à la BEI.

Ce 1,1 milliard correspond à un effet levier de 11 à partir des 99 millions d’euros cumulés de la France et du FEI, a indiqué le ministère de l’agriculture. Le montant fait partie des 5 milliards d’euros du volet agricole du Grand plan d’investissement promis par le président Emmanuel Macron.

« C’est le point de départ d’une nouvelle offre de financement pour l’agriculture française », s’est félicité Didier Guillaume, selon qui « jusqu’à présent, les agriculteurs prenaient trop de risques pour certains investissements ».

« Un agriculteur qui souhaite transformer sa production est tout à fait éligible à ce dispositif, favoriser le circuit court, c’est tout à fait la cible de l’Inaf », a-t-on indiqué au FEI.

Quatre banques, dont le Crédit Mutuel, ont été sélectionnées pour distribuer ces prêts. Elles monteront les premiers dossiers « dans quelques semaines, début 2020 », a assuré Didier Guillaume. « Sur les quatre prochaines années, 10 000 agriculteurs seront accompagnés, pour un financement moyen de 110 000 euros », a ajouté Didier Guillaume.

L’objectif est de financer « des projets à forte valeur ajoutée, durables et responsables », selon Pier Luigi Gilibert. Parmi les projets visés, des investissements visant à changer de modèle, notamment en diminuant l’usage de produits phytosanitaires ou en produisant de nouvelles cultures, comme les légumineuses.

Autre type de projet visé par ce dispositif, des dépenses visant à pérenniser l’exploitation agricole en diversifiant les revenus, par exemple en développant une activité de restauration à la ferme.