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Matières premières

Nickel et zinc déprimés, platine et café en hausse


AFP le 22/11/2019 à 18:05

Le nickel et le zinc étaient sous pression cette semaine, plus encore que l'ensemble des métaux échangés sur le London Metal Exchange (LME), pénalisés par les derniers épisodes du bras de fer commercial que se livrent Washington et Pékin.

La Chine, premier importateur de matières premières au monde, a une industrie très gourmande en métaux de base et les craintes sur un ralentissement de son économie pèsent sur leurs prix. « La plupart des métaux de base ont perdu du terrain sur le LME », a constaté Anna Stablum, de Marex Spectron, avec en tête de liste le nickel et le zinc qui ont abandonné chacun aux alentours de 3 % sur la semaine.

L’analyste pointe le regain de tensions entre les deux grandes puissances mondiales, accentué cette semaine par la résolution du Congrès américain adoptée mercredi soutenant les « droits humains et la démocratie » à Hong Kong, un véritable affront pour Pékin. Le lendemain, la Chine s’est dit prête à « riposter » et a exhorté les États-Unis à «ne plus interférer dans les affaires de Hong Kong », a ajouté Mme Stablum. Vendredi, c’est le président chinois en personne, Xi Jinping, qui est descendu dans l’arène pour annoncer que la Chine n’avait « pas peur » de la guerre commerciale et assurer que son pays était prêt à répliquer aux prochaines salves de l’Amérique de Donald Trump.

Sur le LME, le nickel valait 14 540 dollars la tonne vers 16h10 GMT, contre 14 975 dollars le vendredi précédent à la clôture. Le zinc valait 2 309,50 dollars la tonne à la même heure, contre 2 380 dollars.

Le platine hésite

Le Conseil mondial du platine (WPIC) a souligné jeudi que le marché était « à l’équilibre cette année » avec un déficit de 30 000 onces, contre une précédente estimation d’un surplus de 345 000 onces ». Cette prévision de déficit, la première depuis 2016, s’explique avant tout par la nette hausse des investissements spéculatifs, ce qui a fait dire à Daniel Briesemann, analyste pour Commerzbank, que le tableau va « encore changer fondamentalement l’année prochaine » avec la normalisation probable de la demande d’investissement.

Par ailleurs, des informations de presse ont révélé en milieu de semaine que le sud-africain Sibanye-Stillwater, premier producteur mondial de platine, avait l’intention de quitter le WPIC pour cause de désaccord sur la stratégie à adopter afin de stimuler la demande du métal précieux. Le platine est majoritairement utilisé dans la production de véhicule diesel et a beaucoup souffert depuis l’éclatement du scandale des moteurs truqués, au profit du palladium, utilisé pour sa part dans les véhicules essence.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l’once de platine s’échangeait à 888,13 dollars vers 16h15 GMT, contre 890,80 dollars sept jours plus tôt en fin de séance. Pour sa part, l’or est resté stable sur la semaine à 1 465,92 dollars l’once sur le London Bullion Market, contre 1 468,30 dollars le vendredi précédent.

Le café s’apprécie

Les prix du café, qui ont entamé une lente baisse début 2017 et évoluent à des niveaux historiquement bas, remontent légèrement depuis un mois et particulièrement depuis le milieu de la semaine. Ole S. Hansen, analyste chez Saxobank, a repéré mercredi et jeudi « un hausse record sur deux jours, la plus importante des quatre dernières années ». « Les cours du café se reprennent », a également constaté Carsten Fritsch, de Commerzbank. Les observateurs de marché mettent en avant « la possibilité d’une baisse de l’offre sur la période 2019-2020 due à des récoltes plus faibles au Brésil », a-t-il ajouté, pointant aussi un retour de balancier depuis mi-octobre, après des mouvements spéculatifs à la baisse.

Sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’Arabica pour livraison en mars valait 115,50 cents à 16h00 GMT, contre 109,65 cents sept jours auparavant. Sur le Liffe de Londres, la tonne de Robusta pour livraison en mars valait 1 414 dollars vendredi à la même heure, contre 1 417 dollars le vendredi précédent à la clôture.