Accéder au contenu principal
Marchés des grains

Malgré la pluie, les cours du blé, maïs et colza grimpent encore


TNC le 07/05/2021 à 17:42
fiches_info-marche-hausse-des-cours-ble-mais-colza

Si elles limitent les inquiétudes sur la moisson à venir, les précipitations de ces derniers jours sur une bonne partie de l'Europe et des États-Unis n'ont pas fait baisser les cours du blé, maïs et colza. Ils continuent même à grimper !

Depuis le début de semaine, la pluie tant escomptée est enfin arrivée, soulageant les cultures européennes et américaines, et par conséquent les producteurs. Toutefois, dans le Midwest et de part et d’autre de la frontière canadienne, les quantités d’eau tombées restent encore insuffisantes pour écarter tout risque sur la moisson 2021. En France, au Royaume-Uni et en Allemagne, les experts craignent également que les précipitations, hétérogènes, ne permettent pas de relancer les potentiels dans de nombreuses régions.

Le blé tiré par la flambée du maïs

Étonnement, cette amélioration des conditions météo n’a pas eu d’impact sur les cours des céréales et oléagineux. Pour le blé, elle n’a « pas suffit à limiter l’influence positive de la flambée du maïs » et les prix continuent de grimper, « dépassant en nouvelle campagne les 230 €/t » !, indique Marius Garrigue. « Rien que sur la semaine, le cours du blé a progressé de plus de 8 % », appuie Agritel.

Plus de 230 €/t pour le blé en nouvelle campagne, et  plus 8 % en une semaine  !

Si les prix du maïs poursuivent leur envol, c’est parce que la sécheresse et la chaleur perdurent au Brésil, avec « des cartes météos particulièrement inquiétantes qui amplifient les craintes des opérateurs », précise Marius Garrigue. La situation s’aggrave même, « gagnant maintenant l’ensemble du continent sud-américain », ajoute Agritel et certains analystes évoquent désormais une récolte sous les 95 Mt, contre 100 Mt il y a quelques jours et 109 Mt l’an dernier !

Le marché se tend encore en colza

En colza également, les apports hydriques « ont fait du bien à certaines parcelles mais ont été trop disparates et mesurés » pour améliorer réellement l’état des cultures, poursuit Marius. « Après une campagne 20/21 déjà très limitée en matière d’offres, les perspectives de production cette année s’annoncent à nouveau réduites » dans toute l’Europe. Ainsi, le marché se tend fortement et les cours du colza ne cessent d’augmenter : avec un gain cumulé de 30 €/t après cinq augmentations consécutives jusqu’à mercredi soir et « une hausse quotidienne spectaculaire » hier selon Agritel.

+ 30 €/t sur 5 séances et une hausse spectaculaire hier.

D’autant que la demande des triturateurs demeure très dynamique. En Europe, les industriels doivent s’approvisionner au Canada, à des tarifs eux-aussi élevés du fait de stocks au plus bas (comme en France d’ailleurs), ce malgré la progression des surfaces cette année. Les exports de canola canadien se situent par conséquent à « un niveau record de 760 kt en avril, nettement supérieur à la campagne précédente (338 kt) ».

L’embellie gagne la mer Noire

Mais la disponibilité de la graine risque d’être moindre dans les mois qui viennent car le manque d’eau actuel dans le pays pourrait pénaliser la levée des cultures en place et freiner encore les semis, réalisés à seulement 10 %. Autre facteur haussier : « la compétitivité de l’huile de colza par rapport à ses principaux concurrents, l’huile de palme et de soja », avance Agritel. L’aggravation de la pandémie de Covid-19 en Inde reste donc pour le moment sans effet sur l’oléagineux.

À noter, concernant le blé, comme le maïs ou le colza : l’embellie du marché mondial « se répercute sur les origines mer Noire, dont les prix enregistrent une hausse significative depuis le début de la semaine : au-delà du seuil psychologique des 250 $ en rendu Odessa pour le blé en récolte 2021 et près de 200 $ supérieurs à ceux alors proposés en décembre 2020 en base CPT-Odessa pour le colza ». Soulignons qu’une perturbation pluvieuse, avec des cumuls qui pourraient excéder 50 mm à certains endroits, est attendue ce week-end sur l’ensemble de la zone. L’avancée des semis pourrait être encore ralentie, déjà qu’ils accusent le plus important retard depuis sept ans !

Le plus important retard de semis depuis 7 ans !

Pour surveiller les évolutions des cours des matières premières agricoles, connectez-vous sur Les cotations Agri Mutuel.