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Forêts

L’ONF veut retrouver l’équilibre financier dans « cinq ans »


AFP le 27/02/2020 à 11:20

Le nouveau directeur général de l'Office national des forêts (ONF), gestionnaire des forêts publiques, souhaite ramener l'établissement à l'équilibre financier d'ici « cinq ans », a-t-il indiqué jeudi, dans un entretien à l'AFP.

La date de 2025 correspond au terme du prochain contrat d’objectifs et de performance de l’ONF qui courra sur la période 2021-2025.

« En termes de résultat financier depuis un certain nombre d’années, en gros chaque année, il y a un déficit de 50 millions d’euros, qui fait qu’aujourd’hui, on est à 400, 450 millions d’euros d’endettement. Ça fait un certain nombre d’années que l’ONF ne couvre plus ses dépenses par ses recettes », a rappelé M. Munch.

« Si on peut faire plus vite, on fera plus vite. Ça dépend de quoi on parle : l’équilibre financier tel qu’il a été défini, d’un ONF modèle 2018, c’est une chose, et l’équilibre financier de la forêt confrontée au changement climatique, c’est un autre sujet », a ajouté M. Munch.

« Il y a d’un côté faire en sorte que l’établissement arrête de s’endetter » et il faut que de l’autre, « collectivement avec la forêt privée et la forêt communale, (…) la forêt domaniale puisse avoir les moyens qu’elle mérite pour faire face au réchauffement climatique », a-t-il ajouté, semblant faire un distinguo entre les moyens pour faire fonctionner l’ONF et ceux mis en œuvre pour reboiser la forêt. Celle-ci est confrontée à une grave crise sanitaire causée notamment par le changement climatique et les sécheresses successives.

La nomination de M. Munch, qui a pris ses fonctions le 6 janvier, est intervenue dans un climat social et financier dégradé depuis de longues années, alors que l’ONF, déficitaire, est confronté à des charges nouvelles liées à l’accueil du public en forêt, à une stagnation du prix du bois et aux conséquences du réchauffement climatique qui ont fait chuter le cours de certaines essences.

M. Munch a semblé écarter toute volonté de réduire les effectifs pour revenir à l’équilibre : « La force de l’ONF, ça a toujours été son réseau territorial (…), si on fait des économies et qu’on bousille notre réseau territorial, ça n’a aucun intérêt. »

« Il est clair qu’aujourd’hui, on va vers un recrutement de salariés pour l’ONF qui sont des salariés de droit privé », a-t-il en revanche ajouté, évoquant un projet de loi d’habilitation qui sera débattu au Sénat à partir du 3 mars.

Le syndicat majoritaire de l’Office, actuellement composé à 57 % de personnels de droit public, a récemment exprimé la crainte que l’Etat ne procède, par son recrutement, à une privatisation de fait de l’établissement.

« Une gestion différente de la maison ONF peut faire une partie du chemin, mais ne fera pas la totalité, très loin de là, donc il faut qu’on trouve des rémunérations supplémentaires, notamment de cette utilité environnementale qu’apporte l’ONF et la forêt publique », a ajouté M. Munch. Un rapport sénatorial de juin 2019 recommandait notamment de rémunérer les services environnementaux rendus par l’ONF.