Accéder au contenu principal
Pizzas contaminées

Les salariés inquiets réunis devant l’usine Buitoni de Caudry


AFP le 13/03/2023 à 14:05

Environ 200 personnes, dont de nombreux élus, ont manifesté lundi à Caudry (Nord) pour exprimer leur inquiétude face au risque de fermeture de l'usine Buitoni, impliquée dans le scandale des pizzas contaminées.

Des banderoles « Non à la fermeture » ou « Nestlé doit assumer » avaient été fixées sur les grilles devant l’entrée du site, a constaté une journaliste de l’AFP. Certains salariés ont manifesté en tenue de travail, casque, blouse blanche et gants en plastique. Le ministre de l’industrie, Roland Lescure, était attendu sur place à la mi-journée.

Nestlé France a suspendu début mars l’activité dans cette usine de pizzas, en raison d’une chute des ventes, laissant craindre à terme la fermeture définitive du site qui emploie près de 200 personnes. L’établissement produisait des pizzas à pâte crue de la gamme Fraîch’Up, suspectées d’avoir provoqué la mort de deux enfants et l’intoxication de dizaines d’autres par la bactérie Escherichia coli.

« Il y en a beaucoup qui y croient encore, mais pour moi, c’est fini », a affirmé Jérémy Denimal, 28 ans et salarié depuis 7 ans. « Je suis là surtout pour manifester pour mes collègues qui ont entre 40 et 55 ans. Pour eux, ça va être dur de retrouver du boulot ».

« On espère jusqu’au bout (…) On est déçus parce que c’était vraiment une belle usine et on ne pensait jamais en arriver là », a renchéri Isabelle Vraux, 58 ans, qui travaille sur le site depuis 1985. « Franchement, on n’a rien à se reprocher. » Pour le maire de Caudry, Frédéric Bricout, « les salariés ne sont en rien responsables de ce qu’il s’est passé. Nestlé doit assumer, doit conserver ces emplois sur Caudry, affecter une autre production ici ».

« Divers produits pourraient très bien être fabriqués ici », a-t-il suggéré, pointant « la fermeture d’usines Nestlé en Ukraine, Smarties ou KitKat ».

Buitoni est le deuxième plus gros pourvoyeur d’emplois de la ville, derrière L’Oréal. « Si l’Etat s’y met, j’espère que ce bras de fer, on va le remporter », a déclaré à l’AFP le président du conseil régional, Xavier Bertrand, qui compte sur Nestlé pour garantir « une activité économique sur le site ».

L’usine avait rouvert partiellement mi-décembre 2022 après neuf mois d’arrêt, mais seule la ligne de pizzas à pâte cuite, non concernée par le scandale sanitaire, avait été autorisée à redémarrer.