Accéder au contenu principal
Transformation de la noix de cajou

Les Ivoiriens « marginalisés » au détriment des asiatiques


AFP le 25/11/2021 à 18:20

Des transformateurs de noix de cajou de Côte d'Ivoire, leader mondial du secteur, se sont déclarés jeudi à Abidjan « marginalisés » dans la transformation locale de la noix brute, au détriment des multinationales asiatiques.

Le 2 novembre, le Conseil coton-anacarde (CCA) qui gère la filière, a annoncé vouloir tripler dès 2022 sa capacité de transformation de la noix brute, jusqu’ici marginale.

« Bien que producteur mondial de noix de cajou, la Côte d’Ivoire ne capte qu’une infime partie de la richesse générée par ce marché, en raison d’un taux de transformation local demeurant très faible (- 10 %) » a déploré le Groupement des Industriels du Cajou en Côte d’Ivoire (GIC-CI), dans un communiqué.

« Une industrialisation exclusivement aux mains des multinationales étrangères (asiatiques) renforcerait leur contrôle de la filière et ne laisserait que peu de valeur ajoutée à l’économie nationale », dénonce le GIC-CI, estimant que « le niveau de progression actuel du taux de transformation locale ne peut permettre la réalisation dans les délais attendus des objectifs voulus par l’Etat Ivoirien, à savoir 50 % de transformation locale à un horizon de cinq ans ».

Enfin le GIC-CI a souhaité la création des « champions nationaux bénéficiant de mesures incitatives qui seront entérinées avant le 31 décembre 2021 pour relever le défi de la transformation ».

L’an dernier, la production brute de cajou ivoirien a atteint pour la première fois le million de tonnes – contre 850 000 tonnes en 2019 – selon les chiffres officiels. Mais seuls 10 % de cette production ont été transformés sur place.

La Côte d’Ivoire qui compte 250 000 producteurs regroupés dans une vingtaine de coopératives vise à terme un taux de transformation de 50 % à l’horizon 2025 de sa production brute de cajou, appelée aussi « anacarde ».

Pour atteindre cet objectif, le gouvernement ivoirien et la Banque mondiale avait conclu en 2018 un accord pour l’aménagement de quatre zones agro-industrielles (ZAI) dédiées à la transformation, d’un coût global de 200 millions de dollars.

L’amande de la noix de cajou est utilisée en cuisine et dans les cosmétiques, alors que la résine contenue dans sa coque se prête à divers usages industriels, notamment dans les systèmes de freinage des avions.

La noix de cajou brute est exportée vers l’Inde, le Vietnam et le Brésil qui abritent des industries de transformation avant de rejoindre les principaux pays consommateurs : l’Inde, les États-Unis, l’Union européenne, la Chine, les Émirats arabes unis et l’Australie.