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Porc

Les industriels charcutiers ébranlés par la hausse des prix du porc


AFP le 24/05/2019 à 11:06

Les industriels de la charcuterie se disent ébranlés par la forte hausse des prix du porc, leur matière première, à la faveur de la demande chinoise, et demandent à la grande distribution de répercuter cette hausse dans leurs prix d'achat.

« Aujourd’hui, malgré un communiqué de presse explicite de la FCD (Fédération du commerce et de la distribution, NDLR), seul Intermarché, non membre de la FCD, a répondu favorablement à cette demande de prise en compte de la hausse des cours dans les contrats signés avec les entreprises de charcuterie », a déclaré Bernard Vallat, président de la Fédération des industriels charcutiers traiteurs (FICT), jeudi lors d’une conférence de presse. Intermarché avait indiqué la veille dans un communiqué qu’il « s’engageait, par un processus de négociations accéléré, à accepter sans délai les hausses justifiées pour les matières premières issues de porc français ». Les premiers accords ont été signés avec Herta, Hénaff, Charcuterie Vendéenne, et Salaison Gérial. Bernard Vallat a affirmé qu’il n’avait pas de retours positifs d’autres industriels, mais assuré que certaines enseignes « ne font rien et n’acceptent même pas de rendez-vous », à l’image de Carrefour qui se montre « réticent » à des renégociations, selon lui. Pour autant, il s’est dit « relativement optimiste » sur la prise en compte des hausses de matière première par la grande distribution, en disant néanmoins craindre « que l’application des accords soit décalée dans le temps ».

« Si les prix ne sont pas renégociés rapidement, cela aura des impacts économiques conséquents » comme des pertes d’emplois et des faillites notamment dans les zones rurales fragiles, a assuré Bernard Vallat. « On rêve que les enseignes acceptent des mécanismes pérennes dans lesquels on intégrerait les hausses à venir, mais là je suis moins optimiste », a-t-il ajouté. Les produits de charcuterie s’inscrivent dans la tendance baissière du marché de la consommation de viande avec une baisse de 1,7 % en volume et – 0,8 % en valeur de la charcuterie en libre-service dans la grande distribution, qui commerce plus de 80 % de la production française. Or, les entreprises de charcuterie sont confrontées depuis le début du mois de mars à la forte hausse des cours du porc, alimentée par la fièvre porcine africaine qui frappe le marché chinois. En France, le cours du porc s’est envolé de 24 % depuis début mars. La hausse devrait s’amplifier encore dans les prochains mois et durer au moins deux ans, selon la FICT.

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