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AFBV

Les biotechnologies végétales, solution face au changement climatique ?


TNC le 12/10/2022 à 10:36
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Pour accélérer la mise au point de plantes résistantes au changement climatique, les biotechnologies végétales sont incontournables, estime l'AFBV. (©Pixabay)

La sécheresse et les canicules de cette année préfigurent ce qui attend les agriculteurs à l’avenir et doivent faire accélérer la recherche, estime l’Association française des biotechnologies végétales (AFBV), qui espère une évolution de la réglementation plus rapidement que ce que laisse présager le calendrier européen.

« 2022 est un assez bon exemple de ce qui nous attend dans les années à venir : gels tardifs, températures élevées à des moments inattendus… », estime Georges Freyssinet, président de l’AFBV. Outre les dégâts importants liés au soleil, on change le spectre des bioagresseurs, ajoute-t-il. Pour y faire face, il est possible de faire migrer des variétés utilisées dans des régions aux conditions climatiques semblables, de modifier les cultures − ce qui peut entraîner des changements importants au niveau de l’alimentation −, mais également d’adapter de plus en plus rapidement les variétés au changement climatique, a-t-il expliqué le 11 octobre, à l’occasion du colloque annuel de l’association.

Accélérer la recherche

Il ne s’agit pas seulement, par exemple, d’avoir des plantes tolérantes à la sécheresse, mais d’avoir de plus en plus de plantes insensibles aux variations climatiques, qui supportent la sécheresse mais ont également un bon rendement lorsque les précipitations ont été importantes. 

« Sans le recours aux nouvelles biotechnologies végétales, il sera plus difficile et plus long de répondre à ces nouveaux besoins », estime l’AFBV. L’association souhaite que la recherche publique accentue ses travaux dans l’amélioration des technologies et la recherche de fonctionnalité des gènes impliqués dans les caractères recherchés, à savoir la résistance aux stress biotiques et abiotiques.  

Quant à la recherche privée, son rôle dans l’amélioration des plantes dépendra fortement de la réglementation en vigueur, rappelle Georges Freyssinet. « S’il y a des incertitudes réglementaires, le privé ne fera pas de recherche dans ce domaine par crainte de ne pas pouvoir commercialiser », explique-t-il.

Adaptation de la réglementation européenne

L’AFBV souligne cependant qu’à ce niveau, la situation évolue. Suite à la décision de la Commission européenne de lancer, en 2021, une étude sur la mutagenèse ciblée, une consultation publique a abouti à la conclusion que la réglementation actuelle n’était pas adaptée, pour 80 % des répondants. Au second semestre 2023, la Commission doit dévoiler les résultats de son analyse d’impact et proposer si nécessaire une nouvelle réglementation. L’AFBV souhaiterait une accélération de ce calendrier pour laisser suffisamment de temps à l’UE pour valider cette nouvelle réglementation, avant les prochaines élections européennes de juin 2024.