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A Boulogne-sur-Mer

Les autorités cherchent comment maintenir les approvisionnements des mareyeurs


AFP le 21/12/2020 à 16:47

Les autorités tentaient lundi de trouver une solution pour maintenir les approvisionnements des mareyeurs de Boulogne-sur-Mer, premier port de pêche français, touché par l'interdiction des déplacements en provenance du Royaume-Uni après la découverte outre-Manche d'une nouvelle souche de la Covid-19.

« Le poisson et les produits de la mer sont emmenés par des camions, perdus dans un océan de milliers de camions, à Douvres. C’est ni de votre faute, ni de la mienne. Tirons-en les conclusions. L’urgence absolue c’est de prendre du champ par rapport au dogme de l’organisation actuelle », a déclaré lors d’une visioconférence de la chambre de commerce et d’industrie régionale le préfet de la région Hauts-de-France, Michel Lalande. « Il faut trouver un autre moyen de regagner Boulogne (…) On voudrait bien arriver à ce que, dès demain, un dispositif se mette et en place et soit pérenne », a-t-il ajouté.

Selon Aymeric Chrzan, secrétaire général du syndicat des mareyeurs du Boulonnais, les professionnels « ratent des volumes extrêmement importants d’approvisionnement, et donc d’expédition, ce qui est très pénalisant, surtout en ce moment où nous sommes en plein coup de feu d’approvisionnement du marché pour les fêtes de Noël ».

Après la découverte d’une nouvelle variante du coronavirus sur le territoire britannique, la France a suspendu depuis dimanche minuit et pour 48 heures tous les déplacements de personnes en provenance du sol britannique, « y compris liés aux transports de marchandises, par voie routière, aérienne, maritime ou ferroviaire ». Seul le fret non accompagné reste autorisé.

« Il y a des ferries qui transitent entre Douvres et Calais sans difficulté »

Nous avons les moyens techniques, que ce soit à Calais et à Douvres, de charger des remorques sans chauffeur sur ces ferries », appelé trafic non-accompagné a expliqué Dominique Consille, sous-préfète de l’arrondissement de Boulogne-sur-Mer, qui a convoqué élus, transporteurs, et mareyeurs pour une réunion d’urgence. « Le problème aujourd’hui, c’est que Douvres est un point d’engorgement : de nombreux poids lourds sont bloqués dans des files d’attente ou sur des espaces en attente à Douvres ».

« Les négociations sont en cours entre les gouvernements français et britannique sur ce sujet, et entre les deux ports, pour essayer de laisser circuler les flux de poissons et de produits de la mer frais », a-t-elle assuré. « Il faudrait que les Britanniques acceptent de discriminer les camions transportant des produits de la mer pour leur permettre d’accéder au port de Douvres, et de charger les remorques sur les ferries ».

Quelque 60 000 tonnes de matière première fraîche sont importées chaque année du Royaume-Uni pour être valorisées dans les entreprises du port de Boulogne-sur-Mer, premier centre européen de transformation de produits de la mer, selon les chiffres de la Chambre de commerce et d’industrie et de la communauté d’agglomération du Boulonnais. L’importation représente environ 180 millions de chiffre d’affaires, dont une part significative est réalisée au moment des fêtes de fin d’année.