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Matières premières

Le sucre bondit, le cuivre et l’or déclinent


TNC le 04/02/2023 à 08:50

Le cours de l'or, qui avait atteint jeudi un plus haut depuis avril, chute en fin de semaine de plus de 4% en deux séances, plombé par une économie américaine résistante.

Le ralentissement de la hausse des taux de la Réserve fédérale américaine annoncé mercredi soir a profité au cours de l’or mais cette tendance « a été remplacé par une chute » le lendemain, commente Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

Des conférences de presse de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque d’Angleterre (BoE) ont été interprétées par les investisseurs comme indiquant un ralentissement à venir des hausses des taux, rendant leurs devises moins attractives par rapport au dollar.

Comme le dollar est la devise de référence du marché aurifère, sa hausse fait baisser le pouvoir d’achat des investisseurs utilisant d’autres devises. La force du dollar s’est amplifiée vendredi après un rapport sur l’emploi américain qui a prouvé que le marché du travail résistait mieux que prévu aux hausses des taux. M. Hansen note que les ETF, ces produits financiers adossés à des réserves d’or qui sont utilisés par les investisseurs professionnels pour spéculer sur le métal, n’ont pas connu d’augmentation de leurs stocks. « Cela laisse penser que l’envolée récente des cours est due à une demande
physique » de particuliers », ajoute-t-il.

L’once d’or coûtait 1.866,72 dollars vers 16H15 GMT (17H15 à Paris), contre 1.928,04 dollars sept jours plus tôt.

Le sucre se régale

Les cours du sucre montaient en flèche sur la semaine, culminant même à un plus haut depuis plus de six ans, en raison des préoccupations relatives à l’offre venant d’Inde, centrale dans l’offre mondiale.

Mercredi, le sucre brut et le sucre blanc ont culminé à des plus hauts depuis novembre 2016, à 21,86 cents la livre à New York, et 575,40 dollars la tonne à Londres. La hausse des cours a été déclenchée par des nouvelles en provenance d’Inde, qui se dispute la place de premier producteur mondial de sucre avec le Brésil.

Dans l’Etat du Maharashtra, le plus important pour la culture du sucre car il représente « plus d’un tiers de la production totale de l’Inde, la production de sucre ne devrait atteindre que 12,8 millions de tonnes », explique Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank, « c’est un million de tonnes de moins que prévu. »

De fortes pluies ont en effet perturbé les cultures de cannes à sucre. Selon Ole Hansen, qui cite l’Association indienne des moulins à sucre, la production de la saison devrait être réduite de 6,8 % à 34 millions de tonnes. « Cette évolution réduira probablement les exportations à 6,1 millions de tonnes, contre 9 millions prévus précédemment », détaille-t-il. « Par conséquent, le marché dépendra davantage des exportations de sucre du Brésil et de la Thaïlande, respectivement premier et troisième plus grands exportateurs », poursuit M. Fritsch.

Vers 16H15 GMT, à New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 21,27 cents, contre 20,96 cents sept jours auparavant. À Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mai valait 558,20 dollars contre 553,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le cuivre baisse

Les cours du cuivre glissent sur la semaine sur le London Metal Exchange (LME), l’optimisme des investisseurs quant à une reprise de la demande chinoise s’effritant en l’absence de signaux concrets. La baisse du prix du cuivre depuis le début de la semaine n’est pas tant due aux perspectives de l’offre « qu’à une baisse de l’optimisme quant aux
perspectives de la demande, notamment en Chine », affirme Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.

La Chine est un important consommateur de métaux de base sur le marché mondial. Après trois ans de mesures sanitaires draconiennes, le pays a abandonné début décembre sa politique stricte du « zéro-Covid », qui jusque-là étouffait son économie. Mais l’optimisme des investisseurs espérant une reprise de la demande du pays s’est érodé, le redémarrage de la Chine restant ralenti par sa situation épidémique préoccupante. Depuis l’abandon des derniers vestiges du « zéro-Covid », la Chine fait en effet face à une nouvelle vague de contaminations au Covid-19.

Le métal évolue cependant toujours à des niveaux relativement hauts, des troubles secouant toujours le Pérou qui représente environ 10 % de l’offre mondiale. Le Groupe d’étude international du cuivre (ICSG) a cependant signalé que le marché devrait se détendre considérablement au cours de l’année, passant d’un déficit à une offre excédentaire, souligne Thu Lan Nguyen.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 8.983,50 dollars vendredi vers 16H15 GMT, contre 9.263,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.