Accéder au contenu principal
Chicago hebdo

Le soja boude les signes d’apaisement de la guerre commerciale


AFP le 15/12/2018 à 18:54
fiches_Soja_Watier_visuel

Le cours du soja a reculé cette semaine à Chicago, offrant peu de crédit à l'annonce de ventes importantes de soja américain à des acheteurs chinois après plusieurs mois de brouille en raison de la guerre commerciale. Blé et maïs ont légèrement baissé.

Le ministère américain de l’agriculture (USDA) a fait part jeudi et vendredi de ventes de soja à des acheteurs chinois pour un volume total de 1,43 million de tonnes. Ce niveau n’a plus été observé depuis que la Chine impose des tarifs douaniers supplémentaires de 25 % sur ses achats d’oléagineux américains, en réponse à une vague de taxes douanières punitives de la part de l’administration américaine qui réclame des règles du jeu commerciales plus équitables entre les deux pays. « C’est un excellent début mais les courtiers évoquaient auparavant des chiffres beaucoup plus élevés. Ils aimeraient en voir plus », ont affirmé les analystes de la maison de courtage Allendale pour expliquer le recul du cours.

Surtout, les investisseurs sont habitués à voir les Chinois acheter massivement du soja américain. Au total, les achats effectués par les Chinois cette année pourraient ne représenter qu’environ un tiers de ce qu’ils ont été en 2017 et en 2016. De plus, on ignore « les détails du récent cessez-le-feu signé entre les États-Unis et la Chine (…), la quantité de soja que (Pékin) s’est engagé à acheter et le retrait ou non des tarifs douaniers sur ses importations » d’oléagineux imposés depuis l’été, a analysé Dewey Strickler de Ag Watch Market Advisors.

« En ce moment, on a plus de questions que de réponses », a-t-il par ailleurs affirmé, rappelant qu’en prime, la peste porcine, une épidémie qui touche le bétail en Chine, pourrait avoir comme conséquence d’abaisser les besoins en nourriture pour les animaux dans le pays, donc de soja. Dans ce contexte délicat pour les agriculteurs américains, les cultivateurs doivent actuellement trouver d’autres débouchés pour pallier la chute des achats chinois, ce qui n’est simple étant donné la relation de dépendance mutuelle qu’ont construite les deux pays au fil des années dans ce domaine.

Exportations russes

Le cours du maïs a quant à lui légèrement baissé, alors que des informations de presse ont fait état d’une hausse des achats chinois à partir du mois de janvier, ont noté les analystes de CHS Hedging. « On évoque trois millions de tonnes mais l’avenir des taxes douanières est pour le moment en suspens », ont-ils ajouté. La céréale a toutefois un peu souffert de ventes hebdomadaires américaines dans la fourchette basse des estimations des analystes, à 1,06 million de tonnes, d’après un rapport de l’USDA. Celles du blé ont en revanche été plutôt bien orientées, à 754 100 tonnes, dans le haut de la fourchette des anticipations. Le ministère de l’agriculture a en outre participé au renforcement du prix de la céréale après la publication d’un rapport mensuel sur l’offre et la demande de produits agricoles dans le monde, le rapport Wasde.

Bien que les stocks mondiaux et américains de fin de campagne aient été revus à la hausse, plusieurs observateurs ont souligné que les chiffres évoqués étaient inférieurs aux anticipations. De plus, de nouvelles rumeurs de baisse des exportations russes alors qu’une réunion entre le ministre de l’agriculture et des exportateurs de blé a été programmée pour le 21 décembre, ont offert du soutien au blé américain, susceptible d’être rendu plus attractif si cette hypothèse se confirmait. Toutefois, le cours a chuté vendredi, faisant clôturer le cours de la céréale en baisse sur la semaine, alors que « les courtiers attendent que les potentielles baisses d’exportations russes se matérialisent dans les chiffres officiels », ont affirmé les analystes de CHS Hedging.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars, contrat le plus échangé, a terminé vendredi à 3,8475 dollars contre 3,8550 vendredi dernier à la clôture (- 0,19 %). Le boisseau de blé pour mars, également le plus échangé, a fini à 5,3000 dollars contre 5,3125 dollars vendredi dernier (- 0,24 %). Le boisseau de soja pour janvier, contrat le plus échangé, a clôturé à 9,0050 dollars contre 9,1675 dollars en fin de semaine dernière (- 1,77 %).