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Marché des grains

Le « shutdown » à l’origine d’un calme anormal selon Agritel


TNC le 22/01/2019 à 18:20

Depuis un mois, les marchés agricoles sont atones suite au « shutdown » qui paralyse l'administration américaine et empêche la publication des rapports de l'USDA. Le directeur d'Agritel, Michel Portier, appelle malgré tout à la vigilance car la volatilité pourrait réapparaître brusquement.

Les surfaces semées en blé d’hiver aux États-Unis ont-elles diminué autant que prévu initialement par les acteurs des marchés agricoles ? Les productions de maïs et soja du pays sont-elles aussi importantes que le ministère américain de l’agriculture (USDA) le prévoyait ces derniers mois ? Les exportations de blé US ont-elles progressé depuis que les prix russes ont recommencé à grimper il y a trois semaines ? Le débouché de l’alimentation animale soutient-il toujours les cours du maïs ?

Toutes ces questions, pourtant cruciales puisqu’elles pourraient être à l’origine de variations brutales sur les marchés agricoles, restent sans réponses précises depuis un mois en raison du shutdown (paralysie de l’administration américaine suite au différend entre le président américain Donald Trump et les démocrates à propos du mur situé au niveau de la frontière avec le Mexique). « Le département d’État à l’agriculture est impacté directement, précise Michel Portier, directeur général d’Agritel. Le marché mondial des grains est dans le flou. La suspension des rapports de l’USDA, qui rythment les prises de décision des opérateurs, bloque les mouvements de prix. »

Les USA sont en effet l’un des seuls pays à bénéficier d’un niveau d’information aussi pointu sur les marchés publics, ce qui rend les autres très dépendants de ces données. « Le risque est que les marchés agricoles s’emballent dans un sens ou dans l’autre » lorsque les chiffres seront à nouveau publiés. La vigilance s’impose donc pour pouvoir anticiper toute hausse ou baisse des cours agricoles.