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Confédération paysanne

Le prix Pinocchio décerné à Yara, leader des engrais chimiques


TNC le 24/02/2020 à 15:03
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La Confédération paysanne dénonce l'industrialisation de l'agriculture sur le stand du ministère, au Sia 2020 (©TNC)

Créé par l’association écologiste « Les Amis de la Terre », le prix Pinocchio a été relancé cette année en partenariat avec la Confédération paysanne. Le vainqueur a été dévoilé le 24 février au Salon de l’agriculture : il s’agit du fabricant d’engrais norvégien Yara, arrivé juste devant Lactalis.

Trois entreprises, Lactalis, Bigard et Yara, étaient en lice cette année pour le prix Pinocchio, destiné à dénoncer le greenwashing et l’agrobusiness, remis par Les Amis de la Terre et la Confédération paysanne. Créé en 2008 par l’association écologiste puis arrêté en 2015, le prix a été relancé cette année en partenariat avec la Confédération paysanne.

Lire : Ouverture des votes pour le « prix Pinocchio » 2020

Pour Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne, il était naturel de rejoindre les Amis de la Terre face à l’importance aujourd’hui « de relier urgence climatique et sociale », et de « faire bouger les standards au sein de la Pac et de la loi Egalim ». « Si on veut arriver à faire la transition agricole, il faut taper là où ça fait mal », poursuit-il, ciblant l’agrobusiness et les entreprises qui entretiennent des systèmes « où les paysans ont les mains liées ».

Près de 13 000 votes en ligne ont été recueillis en un peu plus d’un mois. Si le groupe Bigard n’a reçu que 20 % des votes, Yara et Lactalis ont été au coude à coude, le premier (déjà nominé en 2015), leader mondial des engrais chimiques, l’emportant d’1 % supplémentaire.

Action symbolique sur le stand du ministère de l’agriculture

Ne pouvant remettre le prix en main propre à Yara, qui n’est pas présent au Salon de l’agriculture, des militants des Amis de la Terre et de la Confédération paysanne se sont rendus sur le stand du ministère de l’agriculture. Sous le slogan « paysannes, paysans, reprenons la main », ils y ont installé une main géante représentant la mainmise de l’agrobusiness sur l’agriculture.

« L’agrobusiness tue plus que l’agribashing (…), c’est contre l’agrobusiness que le gouvernement doit travailler et non pas contre l’agribashing », estime Nicolas Girod, même s’il juge inacceptables les intrusions et les violences sur les exploitations. La Confédération paysanne demande également « une Pac qui se réinvente fondamentalement, qui régule les marchés, maintienne les productions et arrête d’encourager l’agrandissement des fermes ».

Lire aussi : Prix Pinocchio, accords commerciaux… La Conf’ a toujours l’industrialisation agricole dans le nez