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Coton hebdo

Le prix chute au plus bas en trois ans à New York


AFP le 17/05/2019 à 10:05

Le cours du coton est descendu cette semaine à New York à son plus bas niveau depuis l'été 2016 alors que les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, deux acteurs clé du marché de la fibre blanche, s'accentuaient.

La livre de coton pour livraison en juillet, la plus échangée actuellement, a terminé vendredi à 65,99 cents, contre 70,23 cents en fin de semaine dernière à la clôture, ce qui correspond à une baisse hebdomadaire de 6 %. Elle est tombée mardi jusqu’à 64,50 cents, encaissant ainsi un plongeon de près de 18 % en à peine trois semaines. Les courtiers s’inquiètent de l’impasse dans laquelle se trouvent les discussions entre Pékin et Washington, le conflit commercial entre les deux puissances économiques étant reparti de plus belle lundi avec l’annonce de représailles chinoises aux nouveaux droits de douane imposés par le président Donald Trump. « L’absence d’accord avec la Chine signifie tout simplement que les Etats-Unis y perdent d’éventuels acheteurs », a commenté Jack Scoville de Price Futures Group. De fait, a-t-il relevé, « la Chine, qui cherche à compenser sa faible récolte, a acheté des volumes limités de coton américain depuis le début de l’année. Elle s’est tournée plutôt vers l’Inde et maintenant le Brésil pour s’approvisionner. » « Certains anticipent toujours que les Etats-Unis vont profiter de commandes importantes dans la mesure où les autres grands pays exportateurs vont commencer à voir leurs stocks diminuer, mais jusqu’à présent la demande ne s’est pas vraiment matérialisée », a aussi noté Jack Scoville.

Les cours ont parallèlement beaucoup pâti ces dernières semaines de l’anticipation d’une récolte plus abondante aux Etats-Unis, et dans le monde : le rapport mensuel des autorités américaines sur l’offre et la demande de produits agricoles dans le monde (Wasde) prévoyait vendredi dernier une hausse des récoltes de 20 %, à 22 millions de balles, aux Etats-Unis, et de 7 %, à 125,5 millions de balles, dans le monde. Si la météo coopère, la récole mondiale pourrait grimper jusqu’à 127 ou 128 millions de balles, prédit Peter Egli de Plexus Cotton. Et ce alors même que la demande « pourrait peiner à atteindre les 126 millions de balles, surtout si la guerre commerciale s’intensifie et que la croissance mondiale commence à ralentir ». Pour l’instant toutefois, « même si la récolte américaine pourrait être très prometteuse grâce à la bonne humidité des sols, les semis sont en retard », observe Peter Egli. Au Texas et sur une partie de la côte du golfe du Mexique par exemple, ils sont freinés par le temps frais et humide et bientôt par l’arrivée de grosses tempêtes. Dans le même temps, dans les Etats de Géorgie, de Caroline du Nord et de Caroline du Sud, les semis avancent décemment « mais il est prévu un temps sec et potentiellement très chaud pouvant stresser les jeunes plantes ». L’indice Cotlook A, moyenne quotidienne des cinq prix du coton les plus faibles sur le marché physique dans les ports d’Orient, a fini à 76,85 dollars les 100 livres jeudi, contre 81,90 dollars la semaine précédente (- 6,2 %).