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Réforme des retraites

Le haut-commissaire a remis ses préconisations au Premier ministre


TNC le 26/07/2019 à 19:07
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Tous les syndicats agricoles s'accordent sur au moins un point : la nécessaire revalorisation des retraites agricoles. (©TNC)

Système à points, montant minimum égal à 85 % du Smic net, possibilité de toucher la pension de réversion sans condition de ressources... La semaine dernière, le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, a donné ses recommandations au Premier ministre Édouard Philippe quant au futur système à mettre en place. Celles-ci ont été inégalement accueillies par les syndicats agricoles.

Le projet de réforme des retraites du haut-commissaire Jean-Paul Delevoye, missionné spécialement sur ce vaste dossier engagé par le président de la République, a été présenté la semaine dernière au Premier ministre Édouard Philippe et a été diversement perçu par les syndicats agricoles. La FNSEA se « réjouit », dans un communiqué, « de ce nouveau pas dans la bonne direction » et se félicite de la proposition de mettre en place un système de points et un montant minimum représentant 85 % du Smic net, deux « revendications de longue date ».

Elle est également satisfaite de la possibilité d’obtenir des droits nouveaux à la retraite pour les agriculteurs qui exerceront une activité en parallèle. Comme de celle de pouvoir prétendre à la pension de réversion sans condition de ressources. Robert Verger, qui préside la commission sociale et fiscale de la FNSEA, a toutefois insisté sur « l’urgence de revaloriser les minima des retraités agricoles actuels », « qui ne dépassent pas 700 € à carrière complète » car ces derniers « , ne comprendraient pas leur exclusion du bénéfice de la future retraite minimum à 1 000 € par mois ».

Les syndicats agricoles veulent une Revalorisationdes pensions agricoles dès 2020 !

Le Modef exprime les mêmes revendications sur la revalorisation des retraites agricoles mais craint qu’aucune l’intervienne avant 2025, date d’entrée en vigueur du nouveau dispositif, ce qui « pèsera sur le prix du foncier agricole, seul capital des retraités, et impactera négativement les installations en agriculture ». Les exploitants familiaux « attendaient de réelles avancées dès 2020, comme annoncé initialement ». En outre, ils sont totalement contre de l’augmentation de l’âge de départ légal à 64 ans, qui créera un « différentiel entre ceux qui partent avant 64 ans et qui verront leur taux de retraite diminué de 5 % par année d’écart, et ceux qui prolongeront leur activité au-delà de 64 ans qui bénéficieront de 5 % de plus par an ».

La Confédération Paysanne (CP), elle, réclame une réforme des retraites ayant pour « maître-mot la solidarité entre générations, professions et à l’intérieur du régime agricole, où une partie des cotisations des hauts revenus doit venir abonder la pension des plus fragiles ». « La logique d’un système très contributif doit être corrigée par la nécessité de plus de justice sociale », ajoute le syndicat pour qui la séparation du régime agricole du régime général en 1946 « s’est traduit par un système profondément injuste avec une sur-cotisation pour les bas revenus alors que le surinvestissement et le suréquipement étaient favorisés par des niches fiscales pour les plus hauts revenus ».

Néanmoins, il rejoint la FNSEA et le Modef à propos de la « nécessaire, urgente et attendue » amélioration des pensions actuelles, « d’autant que le Gouvernement a bloqué un projet de loi pour revaloriser le montant des retraites agricoles à 85 % du Smic le 7 mars 2018 ». « La justice sociale et les retraites décentes ne peuvent pas attendre 2025 ! », insiste la CP. Quant à la Coordination Rurale (CR), elle demandait un versement systématique de la pension de réversion et a donc obtenu satisfaction sur ce point. Mais elle ne s’est pas encore exprimé auprès de la presse agricole sur les autres propositions du haut-commissaire à la réforme des retraites.