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Brésil/produits phytosanitaires

Le gouvernement se défend d’« empoisonner » la population


AFP le 07/08/2019 à 10:05

La ministre de l'agriculture du Brésil Tereza Cristina a défendu mardi sa politique d'extension des autorisations d'usage de pesticides, se disant injustement « dénigrée » par ceux qui l'accusent de vouloir « empoisonner » la population.

« Je suis indignée. Dire à la population que l’on veut mettre du poison dans les assiettes, c’est faux (…). Ça porte atteinte à l’image du Brésil », a-t-elle affirmé lors d’une conférence de presse à Brasilia. « Il ne faut pas terroriser les consommateurs brésiliens, ni les consommateurs des 162 pays qui importent nos produits », a ajouté la ministre de 65 ans, surnommée la « muse du poison » par ses détracteurs.

La semaine dernière, de nouvelles normes de l’Agence de veille sanitaire Anvisa ont redéfini le classement des pesticides, seuls ceux qui risquent d’entraîner la mort étant définis comme « extrêmement toxiques ».

Après ce changement de réglementation, le site d’informations G1 a recensé près de 600 produits se trouvant jusqu’ici dans cette catégorie et qui ne devront plus porter la mention « attention poison » en lettres noires sur fond rouge sur leur emballage.

Par ailleurs, pas moins de 262 pesticides ont été homologués entre janvier et juillet, depuis le début du mandat du président Jair Bolsonaro, un record pour ce laps de temps. Mais selon la ministre, seuls sept d’entre eux sont vraiment nouveaux dans le marché brésilien, les autres étant des produits génériques ou présentant des substances déjà utilisées dans le pays, a-t-elle indiqué en substance mardi. L’un des nouveaux produits est un insecticide à base de sulfoxaflor, substance controversée pour son impact sur des colonies d’abeilles. « On croit que l’homologation des produits est une mauvaise chose, mais c’est le contraire : ce sont des produits plus efficaces et moins toxiques. De plus en plus d’entre eux seront enregistrés pour qu’on entre dans la modernité », a souligné Tereza Cristina.

En juin, Greenpeace a dénoncé le fait que l’Union Européenne « autorise l’importation de soja OGM cultivé avec des pesticides interdits en Europe ». Le gouvernement Bolsonaro a limogé récemment le directeur de l’Institut national de recherche spatiale (INPE), l’organisme public chargé de mesurer la déforestation en Amazonie, accusé de fournir de fournir des chiffres « mensongers » pour « faire le jeu des ONG ». Pour le chef de l’Etat, les données montrant une augmentation récente de la déforestation « portent préjudice à l’image du Brésil ».