Accéder au contenu principal
Forêts

Le gouvernement lance des assises au chevet de la filière bois


AFP le 19/10/2021 à 13:20
Low angle view of tree tops in the forest

(©Getty Images)

Le gouvernement lance mardi soir des assises de la forêt et du bois pour trouver, d'ici à janvier, des réponses « opérationnelles » aux difficultés d'une filière confrontée au changement climatique et à l'exportation massive de chênes français vers la Chine.

Ces assises associeront « l’ensemble des parties prenantes reconnues au niveau national », y compris des associations de défense de l’environnement, ont précisé à la presse les cabinets des ministères concernés : Agriculture, Industrie et Transition écologique.

Leur organisation avait été promise par le Premier ministre fin juillet, à l’occasion d’un déplacement où il avait affirmé la nécessité de « booster » une filière représentant 400 000 emplois en France, très attendue pour verdir le secteur de la construction.

Or les scieries peinent à se fournir en grumes (troncs débarrassés des branches) français, notamment de chêne, face à la fièvre acheteuse chinoise. Aujourd’hui les grumes français partent massivement à l’exportation pour revenir en France sous forme de bois transformé, mieux valorisé.

Depuis un an, le gouvernement a annoncé successivement plusieurs enveloppes dédiées à la filière dans le cadre du plan de relance (300 millions au total) et récemment du plan d’investissement « France 2030 » (500 millions d’euros).

Il s’agit de subventionner le repeuplement des forêts fragilisées par le changement climatique mais aussi la modernisation des scieries pour qu’elles soient capables de répondre aux besoins grandissants du secteur de la construction.

Les ministères espèrent que les assises aboutiront à des « propositions opérationnelles ».

Grâce aux fonds débloqués, « on est en train de changer d’échelle en matière d’investissement », salue auprès de l’AFP Nicolas Douzain-Didier, délégué général de la Fédération nationale du bois (FNB) qui représente scieurs et transformateurs.

« Le produit de tous les efforts va se ressentir dans la durée. Quand vous investissez dans une usine, ça prend trois ans, laissons la pousse grandir », avance-t-il.

Reste à s’assurer des approvisionnements réguliers en matières premières. Or « la situation vue du côté des scieries continue de s’aggraver », selon M. Douzain-Didier.

« Pour travailler sereinement, les scieries ont besoin de disposer de six mois de stock de grumes. Il y a deux mois, le stock était à 3,5 mois. À date, il est à 2,9 mois », s’inquiète-t-il.