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Exonérations de charges sociales

Le compte n’y est pas pour les viticulteurs


AFP le 16/06/2020 à 15:15
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Les viticulteurs pressent mardi le gouvernement de « revoir d'urgence » son budget de crise pour étendre le nombre d'entreprises éligibles aux exonérations de cotisations sociales et « éviter que la colère éclate » dans les vignobles.

Le gouvernement a présenté la semaine dernière un nouveau budget pour 2020, le troisième projet de loi de finances rectificative (PLFR) élaboré depuis le début de la crise provoquée par l’épidémie de Covid-19, afin d’injecter des milliards d’euros dans les secteurs les plus durement touchés.

Ce « devait être l’occasion de mettre en œuvre un soutien d’ampleur à la filière vitivinicole sous la forme d’exonérations de cotisations sociales à la hauteur de la crise qu’elle subit. Au final, la viticulture sera quasiment exclue », déplorent dans un communiqué l’Association générale de la production viticole (AGPV) et le premier syndicat agricole FNSEA. « Peu à peu, la déception voire le ressentiment s’installe dans les vignobles. Le gouvernement doit revoir d’urgence sa copie », ajoutent-ils.

Déjà pénalisés par les taxes imposées par les États-Unis en octobre dans le cadre d’un contentieux sur l’aéronautique, les viticulteurs estiment que la crise sanitaire a engendré un manque à gagner d’« au moins 1,5 milliard d’euros » en raison de la mise à l’arrêt des bars, restaurants, rassemblement festifs et du tourisme.

Les organisations reprochent au gouvernement de prévoir d’accorder des exonérations « qu’aux seules entreprises qui ont subi une perte de CA [chiffre d’affaires] d’au moins 80 % entre le 15 mars et le 15 mai ». Elles plaident pour un « dispositif d’exonération de cotisations spécifique à la vitiviniculture qui concerne un plus grand nombre d’exploitations ». Et assortissent leur message d’une mise en garde : « C’est la condition pour éviter que la colère éclate ».

Dans le détail, la filière demande une « exonération à hauteur de 50 % pour toutes les entreprises du secteur quelle que soit leur taille » et une « exonération à hauteur de 100 % au-delà de 60 % de perte de chiffre d’affaires entre le 15 mars et le 15 mai ».

Le mois dernier, outre la promesse d’exonérations de cotisations patronales pour les « entreprises de la filière viticole particulièrement affectées par la crise économique et sanitaire », le gouvernement avait annoncé 170 millions d’euros de « mesures de soutien exceptionnelles et spécifiques au secteur », principalement sous forme d’aide à la distillation.

L’État subventionne ainsi la transformation des vins invendus en alcool qui servira dans la fabrication de bioéthanol, de parfums ou de gel hydroalcoolique.

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