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Riz

Le Cambodge et la Birmanie dénoncent la restauration par l’UE de taxes


AFP le 18/01/2019 à 11:35

Le Cambodge et la Birmanie ont critiqué la restauration par Bruxelles de droits à l'importation sur le riz indica, exporté pour des dizaines de millions de dollars vers l'Union européenne, dénonçant « une arme » à destination des agriculteurs les plus pauvres.

C’est une « arme pour tuer les agriculteurs et leurs familles qui sont endettés », a dénoncé jeudi soir le ministère du Commerce cambodgien. « Nous demandons à l’UE de continuer à nous aider », a déclaré de son côté Ye Min Aung de la fédération birmane du riz. « Notre pays a beaucoup de difficultés à surmonter », a-t-il ajouté.

Les taxes douanières s’appliqueront pour trois ans, à raison de 175 euros par tonne importée la première année, 150 euros par tonne la seconde et 125 euros par tonne les années suivantes. Elles touchent le riz indica, variété la plus répandue au monde, dont les exportations des deux pays vers l’UE ont explosé ces dernières années. Au Cambodge, près de la moitié des 625 000 tonnes de riz produites dans le royaume ont été exportées vers les marchés de l’UE en 2018. Quant à la Birmanie, ses exportations vers le marché européen représentent environ 100 millions de dollars par an.

L’Italie, estimant ses propres agriculteurs lésés, avait demandé des mesures de protection en février, une requête soutenue par tous les autres producteurs de riz dans l’UE : l’Espagne, la France, le Portugal, la Grèce, la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie. Bien qu’elle n’ait aucun lien, la décision de l’Union européenne intervient alors que Bruxelles menace de retirer les deux pays, très critiqués dans le domaine des droits de l’Homme, de son programme « Tout sauf les armes » (TSA) qui autorise plusieurs dizaines de pays en voie de développement à exporter leurs produits, armes exceptées, vers les États membres de l’UE sans payer de droits de douane.