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Académie d'agriculture de France

Le Brexit et ses conséquences pour l’agroalimentaire : une nécessaire vigilance


Bernard BOURGET, membre de l'Académie d'Agriculture de France le 16/12/2021 à 07:03
Brexit

United Kingdom leaving the European Union represented in puzzle pieces.

Le Royaume-Uni était un important débouché pour les produits agricoles et alimentaires français avant sa sortie de l'Union européenne. Après un bilan des influences réciproques, des échanges de produits agricoles et alimentaires entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, et une présentation des éléments principaux de l'accord de commerce et de coopération (conclu le 24 décembre 2020, entré en vigueur le 1er mai 2021), cette fiche de l'Académie d'agriculture de France aborde également l'après Brexit.

Bilan partiel de 47 ans de « vie commune »

Ce bilan met en évidence des influences réciproques entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, marquées par la contribution britannique à la prise en compte de l’environnement dans la politique agricole commune et, dans l’autre sens, par l’européanisation du régime alimentaire britannique.

Il se caractérise aussi par l’importance des échanges de produits agricoles et alimentaires entre l’Union européenne et le Royaume-Uni avant le Brexit, et une forte dépendance britannique aux importations en provenance de l’Union européennes : le Royaume-Uni importait deux fois et demie plus de produits agricoles et alimentaires de l’Union européenne qu’il n’en exportait vers l’UE.

En particulier, près de la moitié des exportations agroalimentaires de l’Irlande étaient destinées au Royaume-Uni, et la balance des échanges agroalimentaires franco-britanniques était excédentaire d’environ 3 milliards d’euros par an en faveur de la France.

L’accord de commerce et de coopération entre le Royaume-Uni et l’Union européenne

L’accord de commerce et de coopération se caractérise par :

  • l’absence de droits de douane et de contingents sur toutes les marchandises échangées dans les deux sens ;
  • le rétablissement des contrôles douaniers, sanitaires et phytosanitaires ; dans le cas de l’Irlande, ils sont reportés entre l’Irlande du Nord et la Grande-Bretagne, pour éviter de recréer une frontière à l’intérieur de l’Irlande entre l’Ulster et l’Eire ;
  • des exigences en matière d’origine des produits comportant des pourcentages de composants en provenance des pays tiers à ne pas dépasser.

Il en résulte des coûts supplémentaires dus aux formalités administratives, ainsi que des délais de livraisons allongés, ces délais pouvant être néfastes pour les denrées périssables.

Les trois questions

1 – Quelles orientations pour la politique agricole du Royaume-Uni et celles des nations qui le composent ?

Le Royaume-Uni – qui a été un opposant farouche à la politique agricole commune lorsqu’il était membre de l’Union européenne – a désormais toute latitude à conduire la politique agricole qui lui convient. Il doit cependant tenir compte de la compétence dont disposent dans ce domaine chacune des quatre nations qui le composent : l’Angleterre, l’Écosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord. […]

2 – Quelles perspectives pour le commerce des produits agricoles et alimentaires après le Brexit ?

Il est encore trop tôt pour dégager des évolutions claires, d’autant que les effets du Brexit se combinent avec ceux de la pandémie de Covid-19. […]

3 – Quelles peuvent être les conséquences du Brexit pour les exportations agroalimentaires, d’une part de l’Irlande et, d’autre part, de la France ?

L’Irlande est le pays de l’UE le plus impacté par le Brexit en raison de la forte intégration de son économie avec celle du Royaume-Uni et de la place des produits agroalimentaires dans leurs échanges : avant le Brexit, 44 % des exportations de l’Irlande étaient destinées au Royaume-Uni dont 50 % pour la viande bovine et 42 % pour les produits laitiers. L’Irlande redoute, non seulement les nouveaux accords de libre-échange du Royaume -Uni qui pourraient fortement affecter sa production de viande bovine, mais aussi les coûts des divergences réglementaires qui la pénaliseraient et s’ajouteraient aux fluctuations de change. […]

La baisse des exportations françaises de produits agroalimentaires vers le Royaume-Uni, constatée depuis le début de l’année 2021, pourrait se poursuivre. La France devra donc s’appuyer sur la qualité et la notoriété des produits pour maintenir ses parts de marché au Royaume-Uni. Elle devra aussi s’assurer du respect des normes européennes et des règles d’origine pour les produits importés directement de Grande-Bretagne ou passant par l’Irlande du Nord, dès lors le gouvernement britannique n’applique toujours pas les contrôles prévus dans l’accord de commerce et de coopération dans les échanges entre la Grande-Bretagne et l’Ulster. […]

Accédez à l’intégralité de la publication en téléchargement ci-dessous.

https://www.academie-agriculture.fr/

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