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Compétitivité des céréales

Le blé tendre français tire son épingle du jeu sur le marché mondial


TNC le 13/01/2022 à 06:00
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Au palmarès des exportateurs de blé tendre de l'UE, la France devance pour l'instant la Roumanie, l'Allemagne et la Bulgarie. (©Pixabay)

Favorisés par des prévisions de récolte qui détendent les prix mondiaux et par la baisse de l'euro face au dollar, les prix du blé tendre français figurent parmi les plus bas du marché (article mis à jour, initialement publié le 12/01/22 à 9h32).

Les observateurs des marchés notent ces jours-ci une bonne compétitivité des blés français sur la scène internationale. Le 29 décembre, l’Égypte a d’ailleurs réalisé son premier achat de blé français depuis le début de la campagne de commercialisation : 60 000 tonnes, à 363 $/t C&F.

Des blé français à 320 $/t FOB

Les niveaux de prix demeurent élevés en raison de la forte demande internationale et l’heure est à la volatilité. Néanmoins « les prix du blé français tirent leur épingle du jeu et figurent parmi les prix les plus bas du marché, en-dessous même des prix russes, à environ 320 $/t FOB après des niveaux à 350 $/t en novembre », a commenté Marc Zbiri le 12 janvier à l’occasion d’un point presse.

Le chef de l’unité Grains et sucre de FranceAgriMer explique cette situation par deux facteurs : « des prévisions de récoltes favorables à une détente générale des prix, et une baisse de l’euro par rapport au dollar, ce qui favorise la compétitivité des blés européens ».

Cours mondiaux du blé tendre. (©FranceAgriMer)

Les données des douanes françaises concernant les exports de céréales indiquent que la France a exporté 4,15 millions de tonnes (Mt) de blé tendre entre le 1er juillet 2021 et le 9 janvier 2022. C’est plus que l’an dernier sur la même période : 3,99 Mt. Au sein de l’UE, elle devance légèrement la Roumanie (4,04 Mt exportées). Suivent de loin l’Allemagne (1,88 Mt) et la Bulgarie (1,66 Mt).

FranceAgriMer estime que les exportations de blé tendre français atteindraient en tout 16,84 Mt sur cette campagne, soit 23 % de plus qu’en 2020/21.

Compétitivité pénalisée en début de campagne

Ces prévisions baissent de 275 000 tonnes par rapport au mois dernier, ce que Marc Zribi explique par plusieurs facteurs : « La campagne d’exportation a démarré tardivement à cause du retard de récolte. Et la compétitivité a été pénalisée par les cours élevés et une parité eurodollar nettement moins favorable en début de campagne ».

« Le statu quo sur les exportations en Algérie joue aussi sur la performance attendue sur les pays tiers », ajoute-t-il : estimées à 9,2 Mt mi-décembre, les exportations de blé tendre hors de l’UE sont désormais envisagées à 9 Mt.

Au 31 décembre 2021, la France avait exporté 1,15 Mt vers l’Algérie, or « sur une année complète classique, on en exporte 4 Mt ».

Tandis que les opérateurs s’interrogent sur le potentiel de redémarrage des exportations vers ce client historique, l’Office algérien interprofessionnel des céréales a lancé cette semaine un appel d’offre en blé meunier valable jusqu’au 13 janvier. « Il sera intéressant de voir comment se situent les blés français ! », commente Marc Zribi.

« Perception optimiste » en direction de l’Égypte, de la Chine et du Maroc

D’autres clients pourraient compenser la baisse probable des volumes français exportés en Algérie, notamment l’Égypte, « avec la possibilité de réaliser plusieurs bateaux » vers cette destination.

L’expert pointe la « demande significative » de la Chine, qui a acheté 1,44 Mt de blé tendre français au 31 décembre contre 1,56 l’an dernier à la même époque, « des niveaux qui restent soutenus ». Côté Maroc aussi, « la perception des opérateurs est optimiste » avec 354 000 tonnes achetées contre 209 000 tonnes il y a un an.

Marc Zribi souligne la « percée significative du Royaume-Uni », qui nous a acheté 211 000 tonnes de blé tendre au 31 décembre contre 58 000 l’année dernière à la même date.

Dès lors, quelles perspectives pour les exportations de blé tendre d’ici à fin juin 2022 ? « En général, on réalise une meilleure seconde partie de campagne que la première. Ça pourrait être amplifié cette année à la faveur de notre regain de compétitivité et de l’amoindrissement des volumes de blé russe disponible », analyse-t-il.

Mais rien n’est joué pour autant, au vu de l’abondance des récoltes argentine et australienne… 

Pour suivre les évolutions des cours des matières premières agricoles, rendez-vous sur les cotations Agri Mutuel.