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Euronext

Le blé en recul sur fonds de craintes concernant la logistique


AFP le 02/04/2020 à 14:26
conjmarches

Les prix du blé étaient en recul, jeudi à la mi-journée, en raison de craintes liées à la logistique face à la pandémie de Covid-19.

L’expansion de cette dernière dans le monde entier, « et notamment une aggravation significative sur les USA, engendre de plus en plus de craintes sur les flux logistiques et un certain retour au protectionnisme, que ce soit chez les pays exportateurs ou importateurs », notait ainsi le cabinet Agritel dans une note diffusée jeudi. « L’Égypte, après avoir lancé un nouvel appel d’offres hier [mercredi] soir pour du blé tendre, a cette nuit annulé ce dernier, les autorités égyptiennes demandant de se sourcer en interne, en faisant appel notamment aux réserves du pays », ajoutait Agritel.

Pour Gautier Le Molgat, analyste au cabinet Agritel, l’Égypte a ainsi souhaité envoyer un message, disant en substance « on a des besoins », mais refusant de supporter le risque de voir un pays « annuler ses engagements » de fourniture de blé.

Le Gasc (autorité d’achat égyptienne), après avoir lancé son appel d’offres, « a ajouté une chose importante à son cahier des charges : l’opérateur qui lui fournirait du blé s’engagerait à changer d’origine, si l’origine initiale était touchée par une fermeture des ports du fait du Covid-19 », croyait savoir de son côté le cabinet Inter-Courtage. « Finalement, étant donné l’accueil par le marché d’une telle contrainte qui allait augmenter les prix offerts et faire chuter le nombre d’offres, le Gasc a préféré annuler son appel d’offres », concluait Inter-Courtage.

Lire aussi : Ce qui fait bondir la volatilité des prix du blé, de l’orge, du maïs et du colza

Concernant le projet russe de limiter les exportations à 7 millions de tonnes pour la fin de la campagne, projet qui inquiète les responsables d’organisations multilatérales chargées de l’alimentation et du commerce mondial, Gauthier Le Molgat estimait toutefois que cela ne devait pas être de nature à bouleverser le marché : « c’est ce qu’ils avaient prévu de faire en termes d’export », commentait-il.

Parmi les nouvelles plus susceptibles de soutenir les cours, l’Algérie, après avoir acheté 250 000 tonnes de blé en début de semaine pour juin, ce qui porte finalement à près de 500 000 tonnes ses achats pour ce mois-là, vient de relancer un appel d’offres, cette fois-ci pour des chargements première et deuxième quinzaine de juillet, et donc pour la récolte 2020.

La Commission européenne a révisé à la hausse son estimation d’exports de blé tendre pour la campagne actuelle à 30 millions de tonnes contre 28 millions de tonnes pour son estimation du mois dernier.

Vers 13h15 (11h15 GMT) sur Euronext, la tonne de blé tendre reculait de 2,25 euros sur l’échéance de mai à 191,25 euros et de 1,50 euro sur l’échéance de septembre à 184,25 euros, pour environ 17.800 lots échangés. La tonne de maïs, elle, reculait d’un euro, tant sur l’échéance de juin à 165 euros, que sur celle d’août à 168,25 euros, pour un peu plus de 300 lots échangés.

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