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Chicago Hebdo

Le blé aidé par le froid américain et le renchérissement des épis russes


AFP le 26/01/2019 à 18:20
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Les cours du maïs et du soja ont fluctué cette semaine au gré des spéculations sur les négociations sino-américaines et du climat en Amérique du Sud tandis que ceux du blé étaient soutenus par les températures glaciales aux États-Unis et l'espoir d'un regain d'exportations.

« La fermeture partielle des administrations américaines est entrée dans sa cinquième semaine, laissant les courtiers et les professionnels de l’agriculture se débrouiller sans les statistiques officielles », a rappelé Dewey Strickler de Ag Watch Market Advisors. Dans ce contexte, ils s’intéressent d’encore plus près à toutes les discussions commerciales entre la Chine et les États-Unis.

Plusieurs produits agricoles ont été visés en 2018 par des taxes douanières punitives imposées par Pékin, faisant s’effondrer les exportations américaines vers le géant asiatique. Alors qu’une réunion avec le vice-Premier ministre chinois Liu He est prévue à Washington les 30 et 31 janvier, le ministre américain du Commerce Wilbur Ross a notamment estimé jeudi que les deux parties étaient encore loin d’un accord. Pourtant « l’optimisme reste élevé sur l’issue de ces pourparlers » et « des rumeurs rapportent que la Chine pourrait acheter deux à cinq millions de tonnes de maïs », a souligné Dewey Strickler.

Les cours du maïs et du soja sont aussi influencés en ce moment par les conditions météorologiques en Amérique du Sud, « qui alimentent la crainte de voir la production diminuer », selon Bill Nelson de Doane Advisory Services. Au Brésil, c’est la sécheresse qui inquiète alors qu’elle pourrait se poursuivre jusque début février dans certaines zones du pays. En Argentine, ce sont les pluies trop abondantes qui pourraient inonder certaines zones de production qui préoccupent. « Il existe des inquiétudes légitimes sur l’ampleur des dégâts causés aux récoltes de maïs et de soja », a affirmé Bill Nelson.

Du côté du blé, les cours sont aidés par les récentes fortes variations de températures aux États-Unis. « On s’inquiète en particulier de l’effet de l’intense vague de froid qui s’est abattue la semaine dernière et cette semaine sur les champs de blé d’hiver non protégés par une couche de neige », a rappelé Bill Nelson. Les investisseurs misent aussi sur un possible regain des exportations américaines. « On entend depuis plusieurs mois maintenant que la Russie et l’Ukraine pourraient d’une façon ou d’une autre limiter leurs exportations », a indiqué Bill Nelson. « Pour l’instant la Russie continue d’exporter mais ses prix se rapprochent des autres prix sur le marché mondial, ce qui pourrait offrir plus d’opportunités à d’autres pays comme la France ou les États-Unis », a-t-il ajouté. Parallèlement, « on entend des rumeurs sur la possibilité que la Chine commande jusqu’à sept millions de tonnes de blé », a indiqué Dewey Strickler.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars, contrat le plus échangé, a terminé vendredi à 3,8025 dollars contre 3,8175 dollars vendredi dernier à la clôture (- 0,4 %). Le boisseau de blé pour mars, également le plus actif, a fini à 5,2000 dollars contre 5,1775 dollars en fin de semaine dernière (+ 0,4 %). Le boisseau de soja pour mars, le contrat le plus échangé, a terminé à 9,2525 dollars contre 9,1675 dollars (+ 0,9 %).